Le nombre de malades allergiques aurait doublé entre les années 1980 et 2000, soit aujourd’hui 30 % des français de plus de 35 ans cliniquement allergiques. La qualité de l’air intérieur est devenue une préoccupation de santé publique, en raison du temps passé à l’intérieur des locaux et de la diversité des contaminants biologiques et des polluants chimiques présents.
Il a été démontré qu’il existait un lien réel entre ces contaminants et le développement ou l’exacerbation de pathologies allergiques. « 80 % des asthmes allergiques de l’enfant et 50 % de ceux de l’adulte seraient dus aux acariens. Quant aux allergènes provenant des chats et des chiens, ils seraient responsables respectivement de 20 % et 10 % de ces pathologies », affirme le Pr Frédéric De Blay (Strasbourg). Concernant les moisissures, la problématique est différente car elles agissent à la fois comme allergènes respiratoires et comme irritants de l’appareil respiratoire supérieur (mycotoxines).
Quant aux polluants chimiques, très variés et très nombreux, ils peuvent être responsables de symptômes respiratoires, allant de la gêne laryngée à l’aggravation de pathologies allergiques. Le formaldéhyde est l’un des composés volatiles (COV) qui a été le plus étudié. Son inhalation est un facteur d’aggravation de l’asthme. Les huiles essentielles sont irritantes pour les bronches, en particulier dans les cas fréquents où elles sont plus concentrées que recommandé (> 40 mg/m3).
Des conseillers spécialisés
Depuis une trentaine d'années, les conseillers médicaux en environnement intérieur interviennent – exclusivement à la demande du corps médical. Ils établissent un diagnostic de la qualité de l’air au domicile des patients et prodiguent des conseils personnalisés pour limiter l’exposition. Des études contrôlées ont montré que ce type d’expertise était bénéfique, puisqu’il entraine une diminution des exacerbations dans l’asthme, des hospitalisations ou des recours aux urgences et de l’absentéisme scolaire. Deux autres principes sont à respecter : la ventilation des espaces intérieurs et l’éviction de tous les produits avec composants organiques volatils irritants.
Par ailleurs, « la désensibilisation sublinguale ne sera plus remboursée qu’à 15 % par la Sécurité sociale, s’indigne le Pr de Blay. 40 % des français n’y auront plus accès faute de remboursement ».
Entretien avec le Pr Frédéric de Blay, chef de pôle, CHU de Strasbourg
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