L'intérêt est croissant pour un rôle possible de la vitamine D dans la gestion de l'asthme. Des observations antérieures avaient montré que de faibles taux de vitamine D dans le sang sont liés à un risque accru de crises d'asthme chez les enfants et les adultes asthmatiques. Une revue Cochrane apporte des arguments supplémentaires.
La méta-analyse a porté sur neuf études : sept incluant 435 enfants et deux autres portant sur 658 adultes de pays différents (Canada, Inde, Japon, Pologne, Royaume-Uni et États-Unis). La majorité des patients suivis en moyenne pendant 6 à 12 mois présentaient un asthme léger à modéré et une minorité, un asthme plus sévère.
Les résultats de cette analyse ont montré qu'une supplémentation orale en vitamine D réduit le risque de crises d'asthme sévères, nécessitant une hospitalisation ou l'intervention d'un service assistance d'urgence de 6 % à 3 %. Par rapport au placebo, la supplémentation réduit également de 37 % le risque d'exacerbations nécessitant une corticothérapie.
Prudence de mise
Aux doses testées, la vitamine D n'a pas d'effet indésirable. La méta-analyse n'a pas permis d'établir de lien entre la vitamine D et la fonction pulmonaire ou le contrôle des symptômes.
Les chercheurs jugent leurs résultats très intéressants et prometteurs, mais restent prudents. En effet, les données sur le risque d'exacerbations provenant seulement de trois études et la plupart des patients avaient un asthme modéré à sévère. Des travaux sont nécessaires chez des enfants et des adultes atteints d'asthme sévère. Reste aussi à savoir si le bénéfice de la vitamine D concerne tous les patients ou seulement ceux qui ont initialement un faible taux de vitamine D à l'inclusion, l'analyse par sous-groupe en fonction du taux initial de vitamine D n'ayant pas été possible.
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