La médecine doit certes répondre à des défis scientifiques, mais aussi humains et sociétaux. La radiologie est souvent considérée comme une discipline très technologique mais, qu’il s’agisse de la radiologie interventionnelle ou diagnostique, les exigences pour le soin ont profondément modifié la façon d’envisager les relations avec le patient. « Rapprocher la technologie et l’humanisme que les radiologues apportent dans la prise en charge est essentiel ; la crise a été un accélérateur en ce sens pour les radiologues et les manipulateurs », avance le Pr Alain Luciani (Hôpital Henri Mondor), président des JFR 2020.
La médecine prédictive au cœur de la spécialité
La radiologie est une spécialité exigeante, au centre de tout le parcours de soins, des urgences au dépistage à la thérapeutique. Elle doit combiner la compréhension et l’appropriation des technologies à leur utilisation dans une prise en charge innovante.
Le fil conducteur de ce congrès 2020 était la médecine prédictive. « On a dépassé le stade de l’image anatomique pour devenir une imagerie fonctionnelle, ce qui a fait basculer la discipline dans un monde d’imagerie prédictive, poursuit le radiologue. Et, à partir du moment où l’imagerie est susceptible de prédire l’apparition d’une maladie, cela suppose que la relation avec le patient soit extrêmement riche. Ce terme de "prédictif" est un enjeu majeur, car ce que demandent nos correspondants et les patients, ce n’est plus seulement de faire un diagnostic mais aussi de pouvoir les aider à choisir le meilleur traitement en intégrant la clinique et la biologie. »
Des enjeux technologiques et humains
« Il faut certes développer l’équipement en machines performantes mais, derrière ces machines, il faut des femmes et des hommes ! » rappelle le Pr François Lemoine, conseiller de la DGOS. Parmi les réflexions sur la transformation du système de santé, il invite à réfléchir à la structuration territoriale, à la façon dont on va organiser la gradation des soins dans les territoires, en particulier pour les urgences et les soins non programmés, mais aussi à se poser la question de la qualité et la pertinence des actes, ce qui repose sur une meilleure organisation, sur l’amélioration de la formation mais aussi sur la diversification des parcours professionnels. On sait qu’aujourd’hui les carrières ne sont plus unidirectionnelles ; les soignants doivent pouvoir évoluer. Le numérique en santé est aussi un chantier important, et la crise liée au Covid a été un formidable accélérateur, avec par exemple le développement inattendu des téléconsultations.
Exergue : « à partir du moment où l’imagerie est susceptible de prédire l’apparition d’une maladie, cela suppose que la relation avec le patient soit extrêmement riche »
Session « La Grande Conférence : Radiologie, expérience patient et société : Quels enjeux pour le monde d’après ? »
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