Les accidents de la main, avec en premier lieu les plaies, concernent environ 1,5 million de patients par an : près de la moitié sont des lésions sérieuses ou graves. Les trois principales causes de ces traumatismes sont les accidents domestiques (38 %), qui surviennent dans 50 % des cas dans la cuisine, du travail (27 %) et de loisir (25 %).
Pour certaines plaies, la gravité est évidente : fracture sous-jacente, morsure étendue, injection sous haute pression. « L’injection sous pression est actuellement la plus grave des urgences de la main, a souligné le Pr Emmanuel Masmejean (Paris). Il s’agit de l’injection accidentelle par un pistolet d’un produit toxique (souvent de la peinture) à l’intérieur de la pulpe du doigt ». L’accident se produit habituellement par grattage avec le doigt pour désobstruer l’orifice de sortie d’un pistolet bouché.
Dans d’autres cas, la gravité de la plaie est plus douteuse, mais il existe alors un certain nombre de facteurs péjoratifs à prendre en compte : plaie souillée, contuse, saignement important, plaie en regard d’une articulation… Ainsi, toute plaie profonde de la main en regard d’un trajet anatomique d’un élément noble et/ou en regard d’une articulation doit être explorée chirurgicalement au bloc opératoire.
Quant au doigt d’alliance, qui peut aller jusqu’à l’arrachement du doigt, il est très fréquent (1 par jour en France !). Le fragment amputé doit être systématiquement rapporté même s’il paraît extrêmement délabré. Il convient de la placer dans une compresse ou un linge propre, puis dans un sac plastique étanche et de placer ce sac sur un sac contenant de la glace. Il ne doit en aucun cas être mis en contact direct avec la glace. Il faut comprimer le segment proximal : le garrot est à proscrire.
Le pronostic de ces blessures dépend de la qualité de chacune des étapes de la prise en charge. L’excessive variabilité des tableaux cliniques et l’hétérogénéité des lésions nécessitent une connaissance parfaite des lésions anatomocliniques afin de choisir le traitement le plus adapté. Pour les accidents majeurs, comme les amputations, une prise en charge dans un centre SOS-Mains accrédité par la fédération de services d’urgences main (FESUM) est une nécessité.
D’après la communication du Pr Emmanuel Masmejean (Paris)
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