« Même si 94 % des consultations d’un adolescent en médecine générale se font pour un motif somatique, il est important d’aller plus loin et de savoir si, derrière, ne se cachent pas des problèmes psy », a insisté Catherine Grenier, directrice des assurés à la Caisse nationale d’Assurance maladie, lors d’une session plénière intitulée « Un ado peut en cacher un autre ». On sait qu’à cette période de la vie, la prévalence des problèmes de santé mentale est importante. Un exemple : chez les filles de 15 à 19 ans, on observe un pic d’hospitalisations pour tentative de suicide (41/10 000 habitants, BEH, 2017).
Lors de cette session, les intervenants ont traité du sujet de façon pratique, comme le Pr Daniel Marcelli, pédopsychiatre, précisant : « plus l’adolescent a des problèmes, plus il a de difficultés à en parler. D’où l’importance d’échanger avec empathie et sans jugement. » Le Dr Camille Lépine, généraliste, a ajouté : « au cours de la consultation, même si le jeune vient pour une simple rhinite, il est toujours possible de lui poser des questions sur son sommeil, son stress, l’ambiance familiale, sa consommation de tabac ou d’autres substances, ce qui permet d’établir rapidement un score avec le BITS (pour Brimades, Insomnies, Tabac, Stress) ». Cet outil recommandé par la Haute Autorité de santé est utile pour repérer un éventuel mal-être, un trouble psychique, une addiction… Si le résultat est supérieur ou égal à 3, il faut interroger le jeune sur ses idées suicidaires ou des scarifications.
Affirmer son implication
Les intervenants ont donné, en cas de mal-être détecté, des pistes concrètes sur la prise en charge du jeune patient, comme ne pas dire « tu reviens quand tu veux » mais, après explication, lui donner un rendez-vous à une date précise, prouvant à l’adolescent qu’il peut compter sur le médecin consulté et que celui-ci s’intéresse à son cas.
Cette session a été aussi l’occasion de rappeler que, depuis le 5 avril, il est possible d’adresser l’adolescent vers un psychologue conventionné avec une prise en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 60 %.
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