Gonarthrose : à la recherche d’un effet antalgique longue durée

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Publié le 05/09/2024
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Faute de traitement spécifique efficace dans l’arthrose, de nombreuses recherches portent sur des médicaments qui soulageraient la douleur de façon prolongée, en étant par ailleurs bien tolérés.

Certains traitements en développement pourraient permettre un soulagement durable sur plusieurs mois

Certains traitements en développement pourraient permettre un soulagement durable sur plusieurs mois
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Les infiltrations de corticoïdes occupent une place centrale dans la prise en charge symptomatique de la gonarthrose, mais elles entraînent un risque d’effets indésirables systémiques et leur durée d’action est généralement courte. D’où la quête de traitements efficaces au long cours et bien tolérés.

De la fluticasone à libération prolongée

L’EP-104IAR est une forme injectable en intra-articulaire de propionate de fluticasone à action prolongée. Elle utilise une nouvelle technologie à libération contrôlée, conçue pour maximiser le temps de séjour et l’efficacité de l’infiltration, tout en limitant l’exposition systémique.

Les résultats de l’étude de phase 2 SPRINGBOARD ont été présentés durant le congrès (1). Ce travail a réuni 318 sujets âgés d’au moins 40 ans, souffrant de gonarthrose primaire de grade 2 ou 3, selon la classification de Kellgren-Lawrence (KL), symptomatiques depuis au moins six mois, avec des scores hebdomadaires de WOMAC douleur compris entre 4 et 9. Ces patients ont été randomisés avec un ratio 1:1 pour recevoir une dose unique intra-articulaire d’EP-104IAR 25 mg (n=163) ou un placebo (n=155) dans un genou, avec un suivi sur 24 semaines. Au total, 256 sujets ont été inclus dans l’analyse per-protocole. L’amélioration des douleurs, de la fonction et de la raideur était significativement supérieure dans le groupe EP-104IAR à la semaine 12 : WOMAC douleur (-2,97 vs -2,23 ; p=0,003), WOMAC fonction (-2,64 vs -1,99 ; p=0,005) et WOMAC raideur (-2,85 vs -2,05 ; p=0,001). L’amélioration de la raideur et de la fonction se maintenaient jusqu’à la semaine 20 et celle de la douleur jusqu’à la semaine 15.

Il n’y avait pas de différence de tolérance entre les deux groupes, y compris en termes de glycémie et ce, même chez les patients diabétiques.

Vers des agonistes sélectifs du récepteur de la capsaïcine

Autre espoir d’antalgie prolongée, le RTX-GRT7039 est un agoniste puissant et sélectif du récepteur de la capsaïcine (TRPV1) en cours de développement. Une étude de phase 2 a été menée afin de comparer les effets antalgiques d’une mono-injection intra-articulaire de RTX (à 0,5 mg ou 2 mg) ou de placebo jusqu’à six mois chez des sujets présentant une gonarthrose (stade KL 2 à 4 au cours des trois dernières années) [2]. Ainsi, 67 sujets ont été randomisés pour recevoir soit du RTX 0,5 mg (n=24) ou 2 mg (n=23) soit un placebo (n=20). À trois mois, la diminution de la douleur était de 33,5 dans le groupe RTX 0,5 mg, 36,7 dans le groupe RTX 2 mg et 17 dans le groupe placebo (p< 0,05). À six mois, la réduction se poursuivait : 37,4 dans le groupe RTX 0,5 mg, 41,5 pour RTX 2 mg et 28,3 pour le placebo. Le RTX a été bien toléré.

À suivre…

(1) Malone A et al. OP0247.
(2) Ostenfeld T et al. POS 1153 

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du Médecin