Si on se réfère à la classification de Montréal 2006 des RGO, le terme de reflux pharyngolaryngé (RPL) recouvre diverses manifestations extra-œsophagiennes dans lesquelles l’implication du RGO est plus ou moins admise. Or, si pour les Anglo-saxons la réalité du RPL ne fait aucun doute, il n’en est pas de même en France, où les gastro-entérologues écartent généralement la responsabilité d’un reflux dans des dysphonies, dysphagies, toux ou douleurs diverses des voies aérodigestives supérieures. « Quant à la connaissance des médecins sur le sujet, elle est de 10 % chez les généralistes et 27 % chez les ORL. Pourtant, entre 1990 et 2000, la consultation pour ce motif a été multipliée par 3 et la prescription des IPP par 14 ! », constate le Dr François Bobin (Poitiers).
La question est d’autant plus complexe que la symptomatologie est non spécifique. Différents scores de probabilité clinique ont été proposés, mais ne sont pas parfaitement fiables.
Le traitement d’épreuve par IPP discuté
Le diagnostic repose sur la pHmétrie des 24 heures, qui a l’intérêt non seulement de montrer l’existence du reflux et son importance, mais aussi sa localisation distale ou proximale et son caractère acide ou non. Depuis un an, on dispose en France du Peptest®, un test salivaire que d’autres pays utilisent depuis plusieurs années, basé sur le dosage de la pepsine salivaire (la pepsine est avec les acides une des grandes responsables de la symptomatologie du reflux). Il est simple à réaliser mais n’est actuellement pas remboursé. Par rapport à la pHmétrie, il est plus fiable dans les brûlures bucco-pharyngées ou la toux. « Il pourrait être proposé après l’échec d’un traitement d’épreuve et avant la pHmétrie », explique le Dr Bobin. Tout en soulignant que le traitement d’épreuve par IPP n’est efficace que sur l’acidité, non sur le reflux et est généralement mal pris. Les alginates sont efficaces dans le RGO, moins dans le RPL. Quant aux traitements spécifiques du reflux, comme le métoclopramide ou la dompéridone, ils ne sont pas dénués d’effets indésirables. La première option thérapeutique serait de proposer l’éviction de certains aliments qui favorisent l’ouverture du cardia ou des lavages rhino-pharyngés alcalinisants.
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