L’ANSM repère des cas graves d’échec du vaccin de Janssen

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Publié le 14/09/2021

Crédit photo : GARO/PHANIE

Nouveau coup dur pour le vaccin de Janssen. Quelques semaines seulement après que l’Agence européenne du médicament (EMA) a recommandé d’ajouter le syndrome de Guillain-Barré, les acouphènes et les thrombopénies immunitaires à la liste de ses effets indésirables, un nombre anormalement élevé d’échecs vaccinaux vient d’être repéré en France.

En effet, dans son dernier point de situation sur la surveillance des vaccins anti-Covid-19, publié le 13 septembre, l’ANSM fait état de 32 cas d’infection à SARS-CoV-2 observés depuis le printemps plus de 21 jours après administration du vaccin de Janssen. Un chiffre qui pourrait s'avérer sous-estimé, la majeure partie des cas déclarés ne l’ayant été qu’à partir du mois d’août. « Le comité de suivi considère qu’il s’agit d’un signal potentiel » à investiguer plus profondément et à transmettre au régulateur européen, juge l’ANSM.

Surreprésentation du vaccin de Janssen parmi les échecs vaccinaux graves

Pour 29 patients concernés (91 %) – qui présentaient, pour la plupart d’entre eux, des comorbidités associées à un risque accru de forme grave –, ces contaminations auraient donné lieu à des formes sévères de Covid-19. De fait, 2 de ces sujets seraient décédés, 14 auraient été admis en réanimation et 13 hospitalisés en service de médecine.

Mais surtout, deux Centres régionaux de pharmacovogilance – de Marseille et de Tours – auraient repéré, parmi les patients vaccinés admis en réanimation pour des formes sévères de Covid-19, une surreprésentation des patients ayant reçu le vaccin de Janssen. Et ce, alors que ce vaccin apparaît bien moins utilisé que les autres, seul un million de doses ayant été administrées. En effet, plus de la moitié des vaccinés hospitalisés dans ces deux villes avaient reçu le vaccin de Janssen (4 cas sur 7 à Marseille, et 3 cas sur 6 à Tours).

Enfin, seuls deux patients présentaient une immunodépression susceptible d’expliquer les échecs vaccinaux.

Respecter les recommandations d'âge et de schéma vaccinal

Au total, ces cas semblent donc plaider pour la réalisation d’un rappel 4 semaines après la primo-injection au moyen d’un vaccin à ARNm, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) formulées début septembre.

À noter par ailleurs que ce point sur la surveillance des vaccins doit aussi inciter à respecter les contre-indications d’âge. « Nous observons toujours un certain pourcentage de personnes vaccinées qui ont entre 16 et 49 ans (9,3 %), contrairement aux recommandations nationales de réserver ce vaccin aux plus de 55 ans », déplore l’ANSM.


Source : lequotidiendumedecin.fr