Après différentes alertes et préconisations concernant les progestatifs et les risques de méningiomes, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient de publier de nouvelles recommandations sur l'utilisation de trois molécules : la médrogestone, l'acétate de médroxyprogestérone et la promégestone. D'après la dernière étude EPIPHARE, ces trois médicaments sont associés à un surrisque de méningiome en cas d'utilisation prolongée.
Aussi l'ANSM recommande pour :
> La médrogestone (Colprone 5 mg, comprimé). L'agence du médicament conseille de privilégier en première intention l’utilisation d'un progestatif non associée à un surrisque de méningiome, ou avoir recours à des alternatives thérapeutiques. « Sa prescription en première intention peut rester justifiée pour les indications suivantes : saignements liés au fibrome, endométriose, et mastodynie sévère », précise l'ANSM.
> L'acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera 150 mg/3 ml, suspension injectable). Il ne doit être utilisé qu’en deuxième intention, comme le précise l'autorisation de mise sur le marché. Sa prescription peut rester justifiée dans certains cas très particuliers (non-respect de l’observance, intolérance à l’implant sous cutané ou au DIU.
> La promégestone (Surgestone) qui n'est plus commercialisée depuis 2020, les précautions générales d'utilisation des progestatifs doivent être retenues : à savoir, en cas d’antécédent de méningiome ou de méningiome existant, le traitement progestatif doit être proscrit (sauf exception). La question de contrôles par imagerie cérébrale sera de nouveau prochainement abordée, a indiqué l'ANSM.
Surveillance par IRM
Pour les deux premières molécules, une surveillance par imagerie cérébrale est désormais recommandée, selon les mêmes modalités que les acétates de chlormadinone (Lutéran et génériques), de nomégestrol (Lutényl et génériques). C'est-à-dire : IRM en cas de facteur de risque de survenue de méningiome (neurofibromatose de type 2 ou radiothérapie encéphalique dans l'enfance) à l'initiation du traitement. L'IRM est recommandée un an après l'initiation du traitement, puis cinq ans plus tard, puis ensuite tous les deux ans. Bien sûr l'examen est nécessaire en cas de signe clinique évocateur d'un méningiome.
Mêmes dispositions que pour le Lutényl et le Lutéran
Ces nouvelles recommandations ont été établies par le comité scientifique temporaire (CST) constitué de professionnels et associatifs constitué par l’ANSM. L'agence précise dans son communiqué que le CST a souhaité à l’unanimité des mesures cohérentes et harmonisées avec celles prises pour Lutényl et Lutéran, les niveaux de risque étant comparables.
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