Le Dr Xavier Deau, vice-président du CNOM, très impliqué dans la commission de qualification ordinale, explique la marche à suivre.
« Tous les confrères qui détiennent un diplôme obtenu au sein des pays de l’Union européenne peuvent s’installer, mais nous veillons à ce que de ce diplôme corresponde au niveau de compétence exigé en France. En Europe, il y a 18 diplômes reconnus parmi les 50 référencés. Beaucoup de diplômes sont donc encore strictement valables dans le pays dans lequel ils sont obtenus. En Roumanie, par exemple, la néonatologie existe à part entière, mais pas la pédiatrie. En France, c’est strictement l’inverse et il appartient au Conseil national de l’Ordre des médecins d’ouvrir l’oeil. En Roumanie toujours, j’ai constaté que les facultés de médecine sont indépendantes.
Cela signifie que le niveau des étudiants est plutôt disparate et nous restons assez prudents, car c’est un pays où beaucoup de choses peuvent se monnayer. Au-delà de la reconnaissance d’un diplôme, nous cherchons surtout à apprécier un savoir-faire. À notre grand désespoir, l’arrivée de médecins à diplôme étranger s’accélère et j’y vois personnellement une sincère injustice. Les médecins diplômés en France ont tendance à choisir des spécialités agréables à exercer.
Construire l’Europe en déshabillant Pierre pour habiller Paul n’est pas la meilleure façon de poser les fondations d’une Europe de la paix. Former un médecin coûte cher à un État et faire venir des médecins de l’Europe entière pour soigner nos patients en France ne me semble pas acceptable. Aujourd’hui, ne pas former suffisamment de médecins en France pour soigner la population ne me paraît pas digne d’un État républicain et démocratique. »
En trois ans, le nombre de médecins de nationalité étrangère (européenne et extra-européenne) inscrits au tableau a bondi de plus de 20 %, représentant désormais 4,7 % de l’ensemble des médecins en exercice.
• 64 % des médecins dits « étrangers » sont de nationalité européenne et 36 % de nationalité extra-européenne.
• Parmi les 800 inscriptions réalisées chaque année, un médecin sur deux est originaire de l’Europe occidentale, les médecins roumains arrivant en tête, juste devant les médecins belges.
• 33 % deviennent médecins généralistes et choisissent en priorité d’exercer en Île-de-France, dans le Nord-Pas-de-Calais, en région Rhône-Alpes ou en Picardie.
• Les deux tiers de ces praticiens deviennent salariés.
• En arrivant en France, ils sont âgés de 41 ans en moyenne.
• Chaque année, seuls 40 médecins exerçant en France quittent l’Hexagone pour exercer dans un autre pays de l’Union européenne.
Source : Atlas CNOM, janvier 2010
DR
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