Interrogée ce mercredi à l’Assemblée par le député-maire UMP de Roanne, Yves Nicolin, sur les effets négatifs de sa loi de santé, la ministre de la Santé Marisol Touraine a défendu sa politique en matière démographie médicale. Alors que les généralistes de Roanne ont entamé lundi une une grève suivie massivement pour protester contre la loi santé et la désertification médicale, Marisol Touraine a mis en avant son pacte territoire-santé mis en œuvre depuis 2013 pour lutter contre les déserts.
Touraine défend son bilan
La ministre de la Santé a affirmé avoir « multiplié par quatre » le nombre de maisons de santé (dont quatre sont ouvertes à Roanne), déployé les bourses pour les étudiants en médecine (l’objectif de 1 500 ouvertes d’ici à 2017 sera dépassé) et encouragé la signature de 400 contrats de praticiens territoriaux de médecine générale (PTMG), garantissant un salaire minimal de 3 700 euros brut aux jeunes généralistes installés dans une zone déficitaire.
« Le gouvernement agit car l’accès aux soins de tous sur tout le territoire est notre priorité, à vous collectivité de Roanne d’assumer vos responsabilités », a asséné la ministre de la Santé, regrettant que le financement d’une cinquième maison de santé ait été bloqué par les collectivités locales.
Cette réponse n’a pas satisfait Yves Nicolin. Le député avait souligné la « situation dramatique » de Roanne, qui dispose seulement d’« un généraliste pour 1 700 habitants » alors que la moyenne nationale est d’un pour 800. « Des patients se trouvent sans médecin, les délais d’attente sont de plusieurs semaines pour une simple consultation et les urgences sont saturées », a déclaré le député UMP, se présentant en porte-parole des médecins en colère. La quasi-totalité des généralistes roannais ont fermé leur cabinet depuis lundi et rouvriront leur porte jeudi.
Grève de la PDS
Les généralistes de Roanne envisagent de nouvelles actions protestataires dans les prochaines semaines.« Demain [jeudi] nous reprenons les consultations, il est prévu de distribuer un questionnaire aux patients pour avoir une estimation de leurs attentes vis-à-vis de leur médecin de famille », précise le Dr Éric Lion au « Quotidien ». Mais dès la semaine prochaine, du mardi 26 mai au 31 mai inclus, une grève de la permanence des soins a été programmée. Les grévistes ont également décidé d’interroger collectivement la Sécu sur les conditions d’un déconventionnement. Enfin la deuxième semaine de juin, le collectif songe à une manifestation conjointe avec tous les professionnels de santé dans la région roannaise. Le mouvement a reçu une lettre de soutien des pharmaciens de la ville.
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