Les inquiétudes autour de l'aide alimentaire - marqueur de la grande pauvreté - ont émergé dès le début de la crise sanitaire liée au Covid. Le ministère de la Santé les objective ce 1er février en rapportant que plus de la moitié des centres de distribution d'aide alimentaire (57 %) témoignent d'une augmentation de leur fréquentation, notamment dans les grandes villes où se concentre la pauvreté.
Au printemps 2021, 21 % des centres font part d'une augmentation forte du nombre de personnes ayant reçu une aide alimentaire, par rapport à un même trimestre d'avant la crise, note la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Et 36 % jugent l'augmentation modérée. Si 40 % jugent l'activité stable, voire en diminution, les deux tiers (65 %) de tous les centres ont observé l'arrivée de nouveaux bénéficiaires.
Des disparités qui se creusent
Derrière ces chiffres, existent de grandes disparités. Les centres accusant la plus forte pression sont les sites les plus grands, ceci indépendamment de leur localisation ou de leur mode de distribution. Les centres fréquentés par au moins 150 personnes par semaine sont ainsi 31 % à signaler une forte augmentation, versus 21 % pour l'ensemble et 11 % pour les petites structures.
Ce sont ces mêmes grands centres qui témoignent d'une arrivée massive de nouveaux publics, poussés par la crise sanitaire. « Ce constat suggère que les personnes ayant eu besoin d’une aide alimentaire se sont dirigées plutôt vers des grandes structures que vers des associations plus petites et bénéficiant sans doute à ce titre d’une moindre notoriété », et d'un moins grand nombre de bénévoles, rendant l'approvisionnement plus tendu, avancent les auteurs.
Paca, Île-de-France et Outre-mer
Trois régions sont particulièrement touchées : la Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), avec 37 % de centres indiquant une forte augmentation de leur fréquentation, gonflée par de nouveaux profils, l'Île-de-France (35 %) et l'Outre-mer (31 %). Dans le détail, l'Île-de-France a vu davantage de personnes seules, de travailleurs précaires et d'étudiants, tandis que les centres de Paca et de l'Outre mer constatent la venue de femmes, de familles monoparentales, de chômeurs et de travailleurs précaires, et pour le premier, de personnes non francophones. Des tendances qui reflètent la composition sociale des territoires, avant la crise, souligne la Drees.
À l’inverse, des régions comme la Bourgogne-Franche-Comté, les Hauts-de-France et l’Occitanie sont peu concernées par ces tendances, voire pas du tout comme les Pays de la Loire ou la Normandie.
Si cette enquête recouvre 15 % des centres d'aide alimentaire, affiliés aux grandes associations, elle ne permet pas de rendre compte des aides alimentaires informelles que l’entourage (familles, amis, voisins…) des bénéficiaires a pu prodiguer, remet en perspective la Drees.
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