L'épidémie de grippe est repartie à la hausse en France après quatre semaines consécutives de baisse, indique ce mercredi 1er février Santé publique France.
Cette augmentation est observée principalement dans trois régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire et Provence-Alpes-Côte d'Azur). Dans les autres, la tendance de l'activité grippe est globalement stable, selon le bilan épidémiologique hebdomadaire portant sur la semaine 4 (du 23 au 29 janvier). Au total, 10 régions sur 13 sont toujours en épidémie.
Le taux d’incidence des consultations pour syndrome grippal pour 100 000 habitants (réseau Sentinelles), estimé à 119, a augmenté de 13 % par rapport à la semaine 3 (il ne diminue que chez les moins de 5 ans). Et contrairement à la semaine précédente où ils étaient en baisse, les passages aux urgences et hospitalisations ont augmenté respectivement de 14 et 13 %, touchant majoritairement les 5-14 ans et les 15-64 ans.
Virus de type B/Victoria
Du 23 au 29 janvier, le taux de positivité pour grippe était en nette augmentation (+13 points) en ville, avec « une progression de la part des virus de type B/Victoria, devenus majoritaires », souligne Santé publique France, ceci, tandis que les virus de type A(H3N2), majoritaires jusque-là, continuent de circuler activement. Ce virus de type B/Victoria « peut tout à fait réinfecter des personnes qui ont déjà eu des grippes de type A », souligne auprès de l'AFP Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (AP-HP).
SPF insiste sur l'importance de la vaccination contre la grippe, notamment pour les plus vulnérables, alors que la campagne nationale a été prolongée jusqu'au 28 février. Selon les données préliminaires, au 30 novembre dernier, près de 40 % des personnes à risque étaient vaccinées, en particulier chez les plus de 65 ans. Soit une couverture vaccinale inférieure à celle estimée pour la saison 2021-2022.
Poursuite du recul de la bronchiolite
Autre épidémie qui mettait en tension les hôpitaux avec celle du Covid, la bronchiolite, en déclin depuis la fin 2022, poursuit son recul sur la plus grande partie du territoire, l'épidémie ayant pris fin dans trois nouvelles régions (Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur). Elle n'affecte plus désormais que Mayotte. Sur le front du Covid, la décrue semble aussi se confirmer. La semaine dernière, tous les indicateurs étaient en baisse dans l'ensemble des régions.
« On peut penser que la bronchiolite est bel et bien derrière nous ; en revanche, il est déjà arrivé dans le passé que la grippe connaisse un rebond après une décrue. Quant au Covid, il a toujours réussi à nous surprendre », résume l'épidémiologiste Mahmoud Zureik auprès de l'AFP.
Il s'inquiète néanmoins d'un relâchement des mesures barrières, alors que les autorités viennent d'annoncer la fin de l'obligation d'isolement pour les personnes positives pour le Covid et l'arrêt des tests de dépistage pour les cas contacts. « C'est quand même léger de ne pas imposer le port du masque à une personne positive, regrette Mahmoud Zureik. Ce serait par ailleurs le bon moment pour mener des politiques de fond sur la ventilation, l’aération, la vaccination et les gestes barrières dans les lieux clos et malheureusement, ce n'est pas le cas. »
« La meilleure période pour organiser des campagnes de vaccination, c'est lors d'une accalmie, enchérit l'infectiologue Benjamin Davido. Il faudrait mettre à profit l'avance qu'on semble avoir en janvier sur le virus du Covid pour insister sur l'opportunité d'un rappel avec un vaccin mis à jour. »
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