« LA COUR d’appel de Versailles se penche enfin sur la 3e génération des victimes du Distilbène », se félicite l’association Les Filles DES. La justice se penche en effet ce jeudi sur les dommages et intérêts accordés en première instance à la famille de Louis, handicapé à 80 %, dont la mère a été exposée in utero au diéthylsilbestrol (DES).
Cette hormone de synthèse a été prescrite aux femmes enceintes, en France, de 1950 à 1977, pour prévenir les fausses couches, les risques de prématurité et traiter les hémorragies gravidiques. Sa nocivité pour les enfants qui ont été exposés in utero, dont le nombre est estimé à 160 000, a été clairement établie : pour les filles, malformations de l’appareil génital et risques de développer certains cancers ; pour les garçons, anomalies de l’appareil urogénital. Des recommandations ont été élaborées en 2002 pour le dépistage et le suivi de ces personnes à risques.
Or c’est maintenant la troisième génération, les enfants des filles DES, qui est touchée. Louis, né à 26 semaines de grossesse, pesait 1 050 g à sa naissance en 1990. Il se déplace en fauteuil roulant et a besoin d’une assistance en permanence. Il est considéré comme une victime du Distilbène et, il y a deux ans, le tribunal de Nanterre a condamné le laboratoire UCB Pharma à verser 2 millions de dommages et intérêts à sa famille, comprenant, outre l’indemnisation du préjudice, une rente à vie de 14 000 euros par trimestre pour une assistance tierce personne. Le laboratoire a fait appel et c’est ce cas que va examiner la cour de Versailles.
Par ailleurs, des recherches ont montré un risque plus élevé d’hypospadias chez les petits enfants des femmes traités. Une étude à paraître dans la revue « Fertility and Sterility » indique que la fréquence de la malformation est de 8,2 % chez les garçons qui ont des grands-mères Distilbène, contre 0,2 % dans la population générale (équipe du Pr Charles Sultan, Montpellier).
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