SI LA PRÉVALENCE de l’obésité s’est stabilisée chez l’enfant aux environs de 3 %, elle « est passée chez l’adulte de 8,5 % en 1999 à 15 % en 2010 », a souligné la secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra. Les grandes lignes du plan Obésité, lancé en 2010 par le président de la République, étaient déjà connues. Son pilotage a été confié en juillet 2010 au Pr Arnaud Basdevant, chef du service nutrition à la Pitié-Salpêtrière, également vice-président du PNNS. Le plan réunit un ensemble coordonné de mesures et d’actions dont certaines sont inscrites dans d’autres plans ou initiatives.
L’objectif du plan Obésité « est d’amplifier cet effort préventif », avec une attention particulière portée à l’alimentation en milieu scolaire, la restauration collective et la restauration solidaire ou encore le lien entre sommeil et obésité. Cet axe « prévention » est le deuxième du plan, qui en compte quatre considérés comme « prioritaires », l’ensemble étant articulé autour de 23 mesures et 36 actions.
Offre de soins.
L’amélioration de l’offre de soins constitue un axe majeur. « L’ambition est de mettre en place sous l’égide des agences régionales de santé (ARS) une organisation des soins lisible, accessible à tous afin de renforcer la qualité et la sécurité des soins », souligne le document. Les généralistes et des pédiatres sont appelés à jouer un rôle essentiel dans le dépistage, le bilan et les premières mesures thérapeutiques, de même que dans le suivi et la coordination des soins. Le plan vise à mieux les sensibiliser et à mettre à leur disposition des outils qui facilitent la prise en charge médicale. De nouvelles recommandations de bonnes pratiques cliniques pour la prise en charge médicale de premier recours doivent être élaborées par la HAS dans le courant de cette année. Le plan prévoit une systématisation du dépistage précoce de l’obésité chez l’enfant (la mesure et l’interprétation systématique de l’IMC dans la prise en charge de premiers recours).
Le plan vise aussi l’offre spécialisée. « Le rôle des médecins spécialistes, intervenant en médecine ambulatoire doit être mieux identifié au sein de la chaîne de soins », précise le document. Un cahier des charges national remis aux ARS permettra d’identifier les centres spécialisés et intégrés.
L’éducation thérapeutique, le développement des réseaux, l’amélioration de l’accueil en soins de suite et de réadaptation (SSR), la qualité et la sécurité des transports des personnes présentant des obésités très importantes font aussi l’objet de mesures et d’actions. Les établissements SSR polyvalents et spécialisés doivent pouvoir accueillir ces patients, ce qui n’est pas le cas actuellement au-delà de 135 kg. Autre problème, l’absence de matériels de transport adaptés à l’obésité massive. Un état des lieux doit être fait en 2011 pour une mise en œuvre en 2013. Cette partie du plan prévoit aussi une analyse de la pertinence des pratiques émergentes : chirurgie bariatrique en particulier chez les jeunes, prescription de substances (médicaments, plantes, préparations magistrales) et régimes amaigrissants. Une des mesures du plan (mesure 1-8) vise la situation spécifique de l’Outre-mer.
Les mesures concernant la prise en compte des situations de vulnérabilité et la lutte contre les discriminations dans le système de soins et dans la société sont regroupées dans l’axe 3 du plan. Elles prévoient en particulier une meilleure protection du consommateur contre « la communication trompeuse ». La recherche constitue le quatrième axe stratégique du plan. L’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN) sera chargée de développer le projet en favorisant notamment des ponts entre sciences biologiques, imagerie, sciences humaines et sociales. Une fondation de coopération scientifique devrait être créée.
Article précédent
VIDÉO - Savoir réagir face à un adulte en surpoids
Article suivant
Le Dr Pierre Dukan s’explique sur sa méthode
La grande offensive contre l’obésité
VIDÉO - Démasquer un surpoids ou une obésité chez un jeune enfant
De nombreux outils pratiques pour les médecins
Le généraliste en première ligne
VIDÉO - Savoir réagir face à un adulte en surpoids
Un nouveau PNNS et un plan obésité
Le Dr Pierre Dukan s’explique sur sa méthode
80 % des sujets reprennent le poids perdu
L’ordonnance de la HAS pour sortir du tout médicament
Trois risques principaux identifiés
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation