« L’action du gouvernement est totalement insuffisante face à l’ampleur de la situation », accusent les signataires d’une tribune publiée le 2 août dans le « HuffPost ». Ces élus de gauche - les députées Sandrine Rousseau et Danielle Simonnet (Nupes), la première adjointe à la mairie de Marseille Michèle Rubirola (EELV) -, mais aussi les présidents des associations AIDES, Act-Up Paris et Médecins du Monde demandent la création d'une commission d'enquête sénatoriale sur l'action du gouvernement dans la lutte contre la variole du singe, comme ce fut le cas en 2020 sur la gestion de la crise Covid.
La tribune critique notamment « la lenteur extrême de mise en route » et le « sous-dimensionnement » de la campagne de vaccination, ainsi que « l’absence d’information transparente » sur le « nombre de vaccins disponibles » ou « les commandes à venir ».
« Mettre fin au secret sur la stratégie gouvernementale »
Selon le dernier bilan de Santé publique France, 1 955 cas confirmés ont été recensés en France depuis le 20 mai, date à laquelle un premier cas a été détecté sur le territoire national.
Face à cette flambée des cas, plus de 42 000 doses de vaccins contre la variole ont été déstockées et la vaccination a été élargie aux publics les plus à risque : les hommes ayant des relations sexuelles avec un ou plusieurs hommes, les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples, les travailleurs du sexe et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.
Toutefois, les « créneaux disponibles restent en nombre trop insuffisants partout sur le territoire national », jugent les auteurs de la tribune, qui demandent aux parlementaires de « mettre fin au secret sur la stratégie gouvernementale » afin d' « évaluer la qualité de cette stratégie ».
Face aux critiques, le ministre de la Santé François Braun avait assuré fin juillet que la France n'avait « pas pris de retard » et affirmé que le stock de vaccins antivarioliques était « très conséquent ». Il avait toutefois refusé d'en préciser l'ampleur, plaidant le « secret-défense » car la variole peut servir d'arme biologique.
« Une expérimentation avec les pharmaciens »
Lundi 1er août, à l'issue d'une rencontre avec l'association AIDES, le ministre a promis sur Twitter que la « mobilisation sur tout le territoire continu(ait) à s’accentuer ».
Après le centre de « grande capacité » ouvert la semaine dernière à Paris, « un centre similaire ouvrira très prochainement à Marseille », a déclaré le ministre. « Pour diminuer le délai d'accès aux vaccins, notamment dans les zones où la demande est élevée comme en Paca et en Île-de-France », il a aussi dit travailler à « une expérimentation avec les pharmaciens ».
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