Le risque de myocardite après vaccin à ARN messager anti-Covid est connu mais on ne disposait, jusqu’ici, que des données concernant les myocardites graves nécessitant une hospitalisation. Une étude suisse recherchant systématiquement les myocardites après la 3e dose de vaccin à ARNm anti-Covid montre que l’incidence est loin d’être négligeable et que contrairement aux myocardites sévères, qui touchent surtout les hommes jeunes, ce sont les femmes qui sont les plus concernées.
Dans une étude prospective menée chez les employés du CHU de Bâle ayant reçu la 3e dose vaccinale, la lésion myocardique était définie par une élévation de la troponine au 3e jour après vaccination qui, si elle était augmentée, devait être recontrôlée à J4 et associée à d’éventuelles autres explorations cardiologiques. La troponine était augmentée chez 40 personnes sur 777.
Dans 22 cas, l’élévation était liée au vaccin, 18 relevant d’autres causes. Alors que l’incidence de la myocardite est de 0,0035 % dans les études rétrospectives, elle est ici 800 fois plus élevée, soit 2,8 % de la population vaccinée (3,7 % chez les femmes et 0,8 % chez les hommes). Aucune complication cardiovasculaire majeure n’a été à déplorer dans les 30 jours.
« Néanmoins, du fait de l’étendue de la couverture vaccinale et de la répétition des doses, le risque de myocardite n’est pas anodin et un essai avec suivi au long cours serait nécessaire pour rechercher d’éventuelles séquelles à long terme », avertit le Pr Christian Eugen Mueller (Bâle).
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