« La pollution environnementale favorise le développement de pathologies inflammatoires et auto-immunes mais elle intervient aussi sur la santé de l’os », prévient le Pr Giorgio Adami (Vérone). Une étude menée chez près de 60 000 femmes montre en effet une relation entre une exposition aux PM2.5 et la perte de la masse osseuse au niveau lombaire et du col du fémur, la perte étant plus marquée au niveau fémoral. Pour des taux supérieurs à 25 µg/m³ pour les PM2.5 et 30 µg/m³ pour les PM10, le risque d’avoir une ostéoporose au niveau de tous les sites osseux est augmenté de 16 % et 15 %.
Un autre travail, mené chez plus de 80 000 personnes, a mis en évidence la corrélation entre exposition aux particules fines et risque de maladie auto-immune (MAI). Dans cette étude observationnelle italienne, toute augmentation de 10 µg/m3 du taux de PM10 est associée avec une augmentation de 7 % du risque de MAI. Une exposition supérieure à 30 µg/m3 de PM10 ou 20 µg/m3 de PM2.5 s’associe à une augmentation des MAI de respectivement 12 et 13 %. L’exposition aux PM10 est corrélée à l’augmentation de la PR mais pas des autres MAI, tandis que les hauts niveaux de PM2.5 sont associés à un risque plus élevé de PR, de connectivites et de MICI.
Silice cristalline
Une étude française souligne quant à elle le risque de MAI pour les femmes exposées à la silice cristalline de par leur activité professionnelle. On connaît bien maintenant les conséquences de l’inhalation de la poussière de silice chez les hommes sur le plan pulmonaire et le risque plus élevé de développer une PR. « Mais l’exposition des femmes travaillant dans le nettoyage, la manipulation de linge poussiéreux ou de talc est sous-estimée », déplore le Dr Johanna Sigaux (hôpital Avicenne). Or les femmes exposées à la silice cristalline sont surreprésentées chez celles atteintes de PR, avec un risque plus élevé concomitant de pathologies pulmonaires interstitielles et d’adénopathies médiastinales.
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