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SELON UN SONDAGE publié la semaine dernière dans « The Irish Independent », le Fine Gael, parti de centre droit d’opposition, maintient son avance avant les élections de vendredi en Irlande. Avec 38 % d’intentions de vote, le Fine Gael remporterait 78 des 166 sièges du parlement irlandais – la majorité absolue se situant à 83 sièges. Le Fine Gael devrait pouvoir former une majorité avec le Labour (centre gauche) crédité de 23 % de votes tandis que le Fianna Fail, parti au pouvoir mis en cause pour sa gestion de la crise économique irlandaise, plafonne à 12 % d’intentions de vote.
La recomposition du parlement irlandais devrait entraîner un important virage politique. Il sera difficile aux nouveaux partis au pouvoir de revenir sur le plan d’austérité adopté pour 4 ans par le gouvernement irlandais. Le Fine Gael et le Labour annoncent en revanche l’instauration d’une assurance-maladie universelle qu’ils défendent dans leurs programmes respectifs. Dans un dossier spécial de l’« Irish Times » consacré à l’avenir du système de soins, les porte-parole santé de ces deux partis ont expliqué leur choix. « Nous mettrons en place une assurance-maladie universelle quand nous serons au gouvernement, indique le Dr James Reilly, du Fine Gael. Ce sera une réforme radicale mais qui ne pourra pas être réalisée en un mandat. »
Selon Jan O’Sullivan, du Labour, cette réforme devra d’abord être réalisée pour les soins de premier recours d’ici quatre ans mais « l’assurance-maladie universelle ne pourra être mise en place dans tout le système qu’au bout de six ans ». Les Pays-Bas, qui ont élaboré une assurance-maladie universelle en 2006, sont pris comme modèles par les Irlandais.
Le Fine Gael et le Labour veulent par ailleurs revoir le fonctionnement du Health executive service (HSE), l’instance indépendante qui assure le pilotage du système de santé, très critiquée depuis sa création en 2004. Le Labour est favorable à ce que les hôpitaux puissent avoir le contrôle de leur propre budget.
Pour le Fine Gael, le HSE changera de forme d’ici plusieurs années. « Avec l’assurance-maladie universelle, le HSE n’aura plus de rôle dans les soins de courte durée dans les hôpitaux ou en médecine générale. Une nouvelle agence prendra en charge les soins de longue durée », assure le Dr Reilly.
Les deux partis appelés à prendre le pouvoir assurent qu’ils reverront la configuration de la carte hospitalière. Ils entendent réduire les files d’attente dans les hôpitaux et veulent aussi supprimer les franchises de 50 centimes par boîte de médicaments payées par les patients.
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