« Le Quotidien » : La prévention est inscrite parmi les priorités du thermalisme depuis 2008 et le livre blanc du CNETh. L’apport de la médecine thermale sur ce plan est-il désormais mieux reconnu par les acteurs de santé ?
Thierry Dubois : On ne trouve pas encore l’écho que l’on pourrait espérer auprès de pouvoirs publics. Nous sommes pourtant pertinents à tous les stades de la prévention, qu’il s’agisse d’éducation à la santé, de dépistage, de réduction des complications liées aux pathologies chroniques ou de diminution de la consommation médicamenteuse dans certaines indications. Depuis quelques années, nous sommes pleinement investis dans le champ de la prévention en France avec des programmes qui ont été évalués. C’est d’ailleurs sur la base de ces évaluations que nous avons pu faire inscrire au titre de la convention quinquennale renouvelée il y a un an avec l’Assurance-maladie, deux expérimentations portant sur la réhabilitation des suites de cancer du sein et le sevrage de benzodiazépines qui doivent démarrer au cours du second semestre 2019.
L’éducation thérapeutique est un autre axe majeur de développement du thermalisme. Comment aller plus loin en ce sens ?
Thierry Dubois : Nous pourrions être davantage mobilisés sur l’éducation thérapeutique des patients (ETP) au niveau territorial. En effet, alors que nous avons treize programmes d’ETP agréés par les ARS, le secteur du thermalisme reste isolé, déconnecté des autres acteurs de soins. De même, au niveau des soins de suite et de réadaptation (SSR), il y a souvent un maillon manquant dans la chaîne que nous pourrions occuper, entre l’hôpital et la médecine de ville. Assez curieusement, dans le cadre de la stratégie de santé, « ma santé 2 022 », qui porte l’idée du déploiement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), nous ne sommes pas encore invités à participer au débat. Or, nous faisons pleinement partie du champ de ces CPTS. Nous souhaitons apporter notre contribution, car l’un des enjeux de la médecine thermale est de mieux s’intégrer dans le maillage de l’offre sanitaire régionale. Dans le cadre de la fusion des branches professionnelles, nous avons par ailleurs pris la décision, avec les syndicats de salariés, de nous rapprocher de la branche de l’hospitalisation privée. Cela va aider le thermalisme à être mieux reconnu comme un acteur de santé.
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