PLUSIEURS SUJETS de friction entre la profession et les pouvoirs publics ont marqué 2013.
En cette fin d’année en particulier, deux mouvements de défense de la médecine libérale sont nés de la colère diffuse des praticiens. Les professions libérales (UNAPL) ont manifesté leur courroux contre l’« asphyxie » fiscale symbolisée par la hausse de 40 % de la cotisation foncière des entreprises (CFE) pour les cabinets en BNC. Dans un autre registre, l’Union française pour une médecine libre (UFML) a annoncé une semaine de grève en mars 2014 pour la sauvegarde de l’exercice libéral. Les ex-médecins « pigeons » protestent contre la perte d’indépendance professionnelle face à l’assurance-maladie, l’État ou les mutuelles.
Mais le dossier 2013 le plus épidermique a été sans nul doute l’annonce de la généralisation obligatoire du tiers payant pour 2017. Crainte d’un fiasco technique, d’un asservissement aux caisses, d’une perte financière ou d’une « usine à gaz »… Les médecins ont multiplié les signaux d’alerte.
La stratégie nationale de santé annoncée par Marisol Touraine a également crispé une partie des médecins, ressuscitant le spectre de l’hospitalocentrisme malgré la promesse d’un virage ambulatoire. Le Syndicat des médecins libéraux (SML) par exemple a dénoncé les 45 milliards d’euros d’investissements attribués pour dix ans à l’hôpital...
Quelques banderilles parlementaires enfin contribuent au malaise latent. La proposition de loi sur les réseaux de soins mutualistes, qui revient aujourd’hui à l’Assemblée nationale en deuxième lecture, reste perçue comme une menace potentielle même si le texte a été largement amendé dans le sens réclamé par les médecins.
Enfin, diverses mesures de la loi de consommation ont soulevé des inquiétudes, certains professionnels y voyant une « marchandisation » de la santé.
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