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Pr Jean Sibilia (conférence des doyens) : « Nous sommes bien conscients du stress très particulier qu'induit la réforme des études » 

Publié le 19/12/2018

Live chat avec le Pr Jean Sibilia

Journaliste QDM (SL)
Bonjour à toutes et à tous.
Nous accueillons aujourd’hui le Pr Jean Sibilia, président de la conférence des doyens des facultés de médecine, PU-PH en rhumatologie au CHU de Strasbourg.
 
Journaliste QDM (SL)
Le Pr Sibilia est arrivé à la rédaction du QDM.Live chat avec le Pr Jean Sibilia
 
Journaliste QDM (SL)
Bonjour Pr Sibilia. Merci d’avoir accepté notre invitation.
Pr Jean Sibilia
Bonjour, très heureux d'être avec vous et d'aborder tous les sujets que vous souhaitez, notamment sur la formation.
Journaliste QDM (SL)
Huit jours après le drame de Strasbourg, comment vont les étudiants de la faculté et les universitaires ?
Pr Jean Sibilia
L'onde de choc après cet attentat a été terrible à Strasbourg. Nous avons été marqués par l'agression de la magie de Noël. Nos étudiants ont beaucoup souffert pendant ces quelques jours, notamment en raison du confinement d'un grand nombre d'entre eux dans les locaux de l'université. Nous avons essayé d'être très présents par des mots de bienveillance et grâce à l'intervention de la cellule d'accueil médico-psychologique de notre faculté, qui a fait un travail extraordinaire.

La communauté hospitalière et universitaire a eu, dans ces moments terribles, une réaction de solidarité qui fait réellement l'admiration de tous. Cela a été souligné par la ministre Agnès Buzyn lors de son passage à Poitiers aux Assises, très impressionnée par son passage aux urgences du CHU en pleine tourmente.
Journaliste QDM (SL)
On entre dans le vif du sujet avec plusieurs questions sur la réforme de la PACES et son impact sur les bacheliers actuels...
 
-- cyril
Bonjour, Pour les lycéens cette année en terminale, comment cela va t il se passer l'année prochaine en Paces ? Droit de redoubler ? Merci.
 
-- alice
quels seront les changements prévus pour les étudiants entrant en Paces en septembre 2019, avant la réforme prévue à la rentrée 2020?
 
-- contreut
Bonjour Monsieur et merci de répondre : Mon fils voudrait intégrer la 1ere année de médecine en septembre et se demande si les programmes vont changer ou si malgré une sélection effectuée de maniére différente, les matières enseignées restent les mêmes: Anat, Physique, Chimie, Biochimie...et les programmes équivalents. cordialement.
Pr Jean Sibilia
Tout étudiant rentrant en PACES en 2019 pourra aller au bout de son cursus de PACES, intégrant une possibilité de redoublement.

A la rentrée 2019, il n'y aura pas de modification significative du programme pédagogique de PACES, mais nous espérons, dans le cadre de la réforme du premier cycle, changer ce contenu pour le rendre plus attractif et plus adapté aux enjeux de la médecine de demain.
-- docdoc
La réforme du second cycle reste encore très floue.Quand connaîtrons-nous exactement dans le détail les modalités (mode d'évaluation des compétences, du parcours...) suivant lesquelles seront classés les futurs internes ?
 
-- Etudiant DFGSM3
Je voudrais savoir à quelle date la réforme des ECNi sera effectivement mise en place. Je suis actuellement en DFGSM3 et, d'après l'annonce officielle de la réforme faite en juin 2018, nous ne devrions pas passer les ECNi. Est-ce que vous pouvez nous confirmer que les nouvelles modalités d'accès à l'internat seront en place pour l'examen de 2021 (fin de 5e année) et 2022 (fin de 6e année) ? Dans ce cas, quand est-ce que les nouvelles modalités de notre cursus (allègements de programme, type d'épreuves...) doivent nous être indiquées ? Merci de vos réponses, l'incertitude actuelle est assez stressante.
Pr Jean Sibilia
Les groupes de travail sont en action depuis quelques semaines, dans une procédure participative qui implique tous les acteurs (enseignants, administration, étudiants) afin de faire de cette réforme un succès que nous attendons tous. Réponse sur les questions pratiques (connaissances, compétences, projets professionnels) au deuxième semestre 2019.

La réforme débutera avec les étudiants qui rentreront en deuxième cycle à la rentrée 2019.

Nous avons bien conscience que l'incertitude fait peser un stress pour les étudiants qui vont rentrer en 2e cycle, mais je vous assure que tout le monde est mobilisé pour être le plus efficace et rapide possible. Nous ferons tout pour répondre à nos étudiants dans les prochains mois.

La réforme du 2e cycle est une vraie révolution pédagogique car elle va s'appuyer sur non seulement une évaluation des connaissances (dont le contenu est en révision), mais aussi des compétences (par des modalités de contrôle nouvelles) et par une valorisation du projet professionnel des étudiants qui le souhaitent.
chir
Quelle sera la pondération des différents critères de matching (connaissances, compétences, parcours) ? Est-ce que le premier cycle de médecine sera pris en compte dans l'évaluation du parcours pour la promotion 2019/2020 ?
Pr Jean Sibilia
Le matching comportera effectivement une intégration des connaissances, des compétences et du parcours (projet) selon une pondération en train d'être simulée avec l'objectif de maintenir une équité indispensable tout en proposant des modalités suffisamment discriminantes pour bien déterminer le profil de chaque étudiant.
cyrdups
Comment garantir l'équité absolue entre étudiants avec le futur matching qui remplacera les ECN ? L'évaluation des connaissances théoriques et des compétences cliniques et relationnelles sera-t-elle standardisée?
Pr Jean Sibilia
L'objectif est d'avoir la meilleure équité possible mais le nouveau système, dont l'avantage est d'inclure une vision plus diverse et plus personnalisée (ce qui est attendu par tous), inclura de fait plus de subjectivité que les ECN qui étaient un examen classant national couperet (que nous avons souhaité faire disparaître en raison de son caractère trop concentré dans le temps d'une évaluation unique, et in fine assez peu discriminante).

Il y a un travail extraordinaire de l'équipe pédagogique pour essayer de déterminer les modalités de contrôle de connaissances les plus reproductibles et les plus discriminantes pour évaluer les connaissances et les compétences. A titre d'exemple, sont proposées des modalités standardisables comme les ECOS (mise en situation) et les TCS (tests de concordance de script). Nous sommes même allés cette semaine rencontrer nos collègues suisses et nous verrons nos amis canadiens en mai pour confronter nos propositions et les améliorer le plus possible.
Medecine98
Bonjour
Bonjour, aurons-nous des séances de simulation pour nous préparer aux ECOS dès l’année prochaine ?
Pr Jean Sibilia
Le mot d'ordre de la conférence des doyens est de stimuler tous nos enseignants et nos scolarités pour qu'on puisse proposer dès l'an prochain un "entraînement" aux TCS et aux ECOS en s'appuyant sur la belle expérience de certains, notamment en médecine générale qui utilise déjà les ECOS en évaluation de 3e cycle.
Journaliste QDM (SL)
Live chat avec Pr Jean Sibilia
 
Etudiant 75
Y aura-t-il des épreuves en QCM ? Oui ou non ?
Pr Jean Sibilia
L'objectif est formellement de sortir du tout QCM et d'aller vers des modalités de contrôles des connaissances plus pertinentes, même si de façon très ponctuelle il est possible d'utiliser des QCM si la docimologie le justifie.
Dakodoc
Conservez-vous les dossiers progressifs ?
Pr Jean Sibilia
Les dossiers progressifs ont été indiscutablement une avancée dans l'évaluation grâce au système des tablettes qui permet d'interroger de façon logique, correspondant le plus possible à une situation clinique réelle, ce que ne permettaient pas les grandes questions rédactionnelles et/ou les cas cliniques "papier". L'objectif est de faire évoluer ces dossiers progressifs à la fois dans leur contenu, en espérant pouvoir inclure plus d'imagerie (vidéo), mais aussi dans leur forme par des questions différentes.
Etudiante DFGSM3
En ce qui concerne l'évaluation des connaissances : reposera-t-elle essentiellement sur l'examen de fin de 5e année, ou pensez-vous introduire aussi un contrôle continu ?
Pr Jean Sibilia
Il y aura un contrôle de connaissances en fin de 5e année, sur un programme d'items nationaux déterminés (modifiés et hiérarchisés) pour permettre en 6e année une affirmation et une évaluation des compétences qui permettront une transition mieux faite avec l'entrée dans le 3e cycle.
Léa
Connaîtrons-nous notre classement à l'écrit en fin de 5e année avant de passer la partie pratique ?
Pr Jean Sibilia
Nous étudions toutes les possibilités pour permettre à l'étudiant de s'évaluer, en particulier après l'évaluation des connaissances de 5e année. Mais le classement s'établira à l'issue du 2e cycle en intégrant connaissances, compétences et parcours.
Tyndall
Une réforme du 2e cycle, pourquoi pas. Mais pourquoi la mettre en place pour les DFGSM3 actuels, qui en seront à la moitié de leur cursus ? Surtout quand on sait que les universités ont un programme organisé de la p2 à la d4 pour nous former en 5 ans, et qu'on connaît la frontière quasi inexistante entre 1er cycle et 2e cycle une fois la p1 validée. Avec le service sanitaire qui a déjà été d'une désorganisation record, vous n'avez pas peur de créer une promo "crash-test" ?
Pr Jean Sibilia
Nous sommes bien conscients du stress très particulier qu'induit cette période de transition, de passage d'un modèle bien installé mais rigide, stressant et pas forcément bien discriminant, à un modèle beaucoup plus diversifié et flexible. Nous ferons tout pour informer les étudiants de l'ensemble des éléments pratiques (items de connaissances, formation à la compétence, évaluations...) le plus rapidement possible en s'appuyant sur nos scolarités et leurs élus dans nos facultés.
Safi
Excusez-moi, je ne sais pas si mes questions sont reçues mais j'en ai une deuxième concernant le choix des postes d'internat. Le choix sera régional ou il restera national ?
Pr Jean Sibilia
Le principe d'une régulation par filières disciplinaires (disciplines médicales et chirurgicales) sera maintenu avec l'objectif de mieux répondre région par région et territoire par territoire aux besoins d'offre de soins. Il y a un très important travail en cours avec l'Observatoire national de la démographie des professionnels de santé (ONDPS), la DGOS (ministère de la Santé) et les agences régionales de santé (ARS) pour essayer d'organiser et surtout d'anticiper le mieux possible ces besoins très importants. C'est un travail très compliqué mais qui, progressivement, commence à porter ses fruits.
licenceméca
La voie d’accès parallèle ouverte aux licences sera-t-elle ouverte en 2019, en 2020 ou encore après ?
Pr Jean Sibilia
La réforme de l'entrée à l'université et de l'accès aux études médicales est en discussion, avec la publication hier du rapport qui servira de base pour mettre en place ce nouveau dispositif en 2020, si tout se met en place dans les délais espérés.
-- psy paris
Une méta-analyse récente sur le burnout des étudiants en médecine avant l'internat (Frajerman et al, 2019) retrouver une prévalence de plus de 40%. Que comptez-vous faire pour lutter contre le burnout des étudiants en médecine?
 
-- D3 Strasbourg
Bonjour, Avez-vous mis en place des dispositifs spécifiques à Strasbourg pour prévenir le surmenage chez les externes/internes ? Pourquoi la majorité des services des CHU strasbourgeois ne respectent ils pas la limite de 48h/semaine pour les internes ?
Pr Jean Sibilia
La méta-analyse publiée dans la revue européenne de psychiatrie est très intéressante car elle analyse 24 études portant sur plus de 17 000 étudiants de pays européens différents entre 2010 et 2018. Elle confirme objectivement l'importante fréquence de l'épuisement émotionnel qui touche plus de 40 % des étudiants. Nous avons décidé il y a plusieurs mois de nous saisir de ce problème extrêmement préoccupant avec la mise en place de propositions concrètes (rapport du Dr Donata Marra « sur la Qualité de vie des étudiants en santé »).

La conférence des doyens avec tous les autres acteurs a mis en place maintenant dans toutes les UFR une commission "Bien-être des étudiants" et une stratégie la plus bienveillante possible de nos scolarités pour répondre aux inquiétudes, incertitudes et mal-être qu'il faut détecter le plus précocement possible par tous les moyens possibles.

A Strasbourg, comme dans toutes les facultés, il y a depuis quelques mois une commission "Bien-être des étudiants" et une mobilisation des scolarités et des élus. Nous avons créé il y a quelques mois un poste de vice-doyen étudiant (qui n'existait pas) et nous organisons à mon initiative des rencontres avec les élus, l'amicale et tous les étudiants qui le souhaitent en session plénière (comme il y a 48 heures). Notre objectif est d'être là pour identifier le mal-être de nos étudiants et d'y répondre par tous les moyens à notre disposition. Il existe à Strasbourg depuis de nombreuses années une cellule d'accueil médico-psychologique des étudiants avec une présence et un engagement extraordinaire de nos collègues psychiatres.

Les doyens sont extrêmement vigilants au respect des modalités d'application de la réforme du 3e cycle incluant le respect du repos de garde, des horaires hebdomadaires et des engagements pédagogiques souhaités par les étudiants. Pour nous, tolérance zéro pour tous ceux qui s'écarteraient de ces règles.
Pathognonomie
Bonjour. Après avoir minimisé les souffrances et suicides multiples des internes (le fameux « coût humain à réguler »), les avoir fait porter la responsabilité de la mauvaise répartition des médecins à cause de leur manque de « valeurs citoyennes et républicaines », avoir déploré la féminisation de la profession, soutenu une pratique décriée par toutes les sociétés scientifiques dans le monde (l’homéopathie), pensez-vous être toujours légitime à votre poste, censé représenter les doyens des facultés de médecine de France, et donc ses étudiants ?
Pr Jean Sibilia
Je suis heureux de cette question. Je n'ai jamais minimisé ou dénié la souffrance et le malheur du suicide des étudiants et des soignants. Je le regrette profondément car ce coût humain est inacceptable et le réguler n'est pas l'accepter mais tout faire pour qu'il n'existe pas. Je me suis exprimé à de nombreuses reprises et j'espère du fond du cœur avoir été entendu. En tout cas, je l'ai été par mes étudiants qui connaissent mon implication sur le terrain.

Je n'ai jamais écrit ou dit que nos étudiants n'avaient pas de valeurs citoyennes ou républicaines mais bien au contraire. Je suis certain que ce sont des valeurs auxquelles ils sont attachés comme je l'ai souligné dans un communiqué de presse dans un moment d'incompréhension de paroles que je n'avais pas prononcées. Mes propos étaient d'exprimer que c'est à nous de transmettre ces valeurs à nos étudiants pour que notre système de soins, de formation et de recherche soit le plus possible au service des patients. Cela part donc d'une démarche totalement bienveillante, contrairement à ce qui avait été relayé à mon insu.

Je n'ai évidemment jamais déploré la féminisation de la profession, mais analysé les défauts de diversité qui incluent le fait que notre université (pour les formations médicales) n'exerce plus suffisamment son rôle d'ascenseur social (pas suffisamment de boursiers), que le profil des étudiants en médecine est focalisé sur d'excellents lycéens bac S mention Bien ou Très bien et que, progressivement, les garçons se détournaient des études médicales. L'objectif est de comprendre les déterminants de cette réduction de la diversité pour les corriger au profit de tous.

Les médecines non conventionnelles dont l'homéopathie sont un sujet compliqué, nécessitant un grand débat qu'ont d'ailleurs déjà mené de grandes instances internationales (OMS) ou nationales (Académie de médecine). L'objectif est d'abord de comprendre l'engouement des citoyens pour ces médecines et d'en déterminer les avantages et les risques potentiels. Beaucoup de pays se sont posé ces questions, en particulier de la justification de l'enseignement universitaire de ces médecines qui se font parfois dans de très grandes universités étrangères. La responsabilité d'un enseignement universitaire est d'apporter les arguments (à charge et à décharge) pour que nos étudiants et nos professionnels puissent se faire une idée très claire de ces pratiques, sans justifier ni leur application professionnelle, ni leur justification médico-économique qui sont de la responsabilité d'autres instances que l'université.
Journaliste QDM (SL)
Live chat avec Pr Jean Sibilia
 
etudiant
Si un étudiant de d2, d3, d4 actuellement non concerné par cette réforme, redouble et se retrouve confronté à un changement d'items ainsi qu'à un nouveau mode d'évaluation; comment allez-vous l'intégrer dans le système de matching s'il n'a pas commencé la réforme dès sa d2 ?
Pr Jean Sibilia
Pour tout étudiant redoublant dans l'ancien système nous devrons mettre en place des mesures transitoires pour leur permettre d'aller au bout de leur cursus selon les règles. C'est un engagement important qui se complétera par un soutien personnalisé par nos scolarités.
Léa
Bonjour, pour les primants en PACES cette année qui n'ont plus le droit de redoubler, comment se déroulera l'alter-PACES ? Quel sera le pourcentage d'étudiants qui pourront intégrer les études de médecine et comment se déroulera la sélection ?
Pr Jean Sibilia
Si vous êtes dans une des facultés qui expérimentent cette année la procédure PACES One (sans redoublement) et si vous souhaitez bénéficier d'une procédure alter-PACES, je vous propose de contacter la scolarité pour que l'on puisse vous expliquer la procédure qui peut être propre à chaque faculté.
Med
Ne pensez-vous pas que ce nouveau mode d’évaluation va créer du favoritisme si elle est réalisée par les maîtres de stage (pour la partie pratique) ?
Pr Jean Sibilia
L'équité est un souci prioritaire dans la réforme du 2e cycle. Nous ne souhaitons pas que l'évaluation de la compétence se fasse par un seul maître de stage mais par un jury formé à l'évaluation de la compétence et évidemment maître et responsable de son impartialité.
etudiant
Vous restez très vague dans vos réponses concernant les modalités de cette réforme. Vous rajoutez ce stress de l'incertitude à des étudiants déjà stressés. N'avez-vous pas peur d'augmenter le mal-être des étudiants en santé avec une réforme prématurée ?
Pr Jean Sibilia
Je comprends bien sûr votre stress lié au fait que nous n'avons pas encore défini toutes les modalités pratiques. Nous ne souhaitons pas donner des pistes trop précises puis nous rétracter, ce qui serait une source d'incertitude et de stress encore plus grande. Soyez certains que nous sommes avec vous et que nous comprenons bien cette situation très particulière de transition. Cette réforme du 2e cycle est faite justement pour décomprimer le stress intense qui était lié à la contrainte majeure de la PACES puis des ECN à laquelle nos étudiants étaient soumis. Nous espérons sincèrement que cette réforme redonnera sens et optimisme à nos étudiants.
Journaliste QDM (PT)
Pour le futur contrôle de connaissance en d3 est-ce que cela aura toujours lieu sous forme de DCP + QI + LCA sous forme de QCM ?
La rentrée a lieu dans quelques mois et nous n'avons toujours aucune réponse sûre et certaine à nos questions... C'est notre avenir qui se joue !
Pr Jean Sibilia
Vous allez entrer en 2e cycle et donc "bénéficier" de la réforme qui comprendra une évaluation des connaissances, compétences et du parcours qui sera très différente de l'évaluation par les ECNi. Les groupes de travail vont proposer le plus vite possible les modalités de contrôle de connaissances qui s'appliqueront dans cette réforme mais qui, pour vous, ne seront utilisées qu'en 5e et en 6e année. Cette réforme devrait vous permettre de vous préparer différemment, avec moins de pression que dans le système ECNi.

Dans le contrôle des connaissances de la réforme, il est prévu de conserver une partie de DCP, QI et LCA.
EZECHIEL
Et le portail santé ! Ça reste un concours qui ne dit pas son nom ? Non ?
Pr Jean Sibilia
Le portail santé est une première année commune avec un programme pédagogique rénové et des modalités de contrôle de connaissances sans concours et sans redoublement. Ce modèle n'est pas une PACES, mais le passage en 2e année sera conditionné par des critères pédagogiques et des capacités de formation (terrains de stage, centre de simulation...) sans numerus clausus, mais avec un chiffre d'étudiants défini par chaque université en accord avec son ARS.
PapaDocteur
Ma fille, en seconde, veut absolument faire médecine. En seconde, elle doit choisir 3 options et donc ne pas se tromper. Quelles seront les options au bac 2021 qui permettront l'accès aux études de médecine ? Merci
Pr Jean Sibilia
La réforme du bac n'est pas encore stabilisée mais quoi qu'il en soit nous ne souhaitons pas déterminer des profils spécifiques (déterminés par des choix d'options) pour laisser la diversité s'exercer. L'objectif est de permettre aux lycéens les plus motivés, et si possible les meilleurs, de s'orienter vers les études médicales quelles que soient les options préalablement choisies.
Dr Khan
Concernant l'internat de médecine générale, l'idée de la passer de 3 à 4 ans est toujours en cours de discussion. Les internes actuels sont-ils concernés si l'internat de MG s'allonge à 4 ans ?
Pr Jean Sibilia
La durée des DES est en cours de discussion, en médecine générale et dans d'autres spécialités (cardiologie, hépato-gastro, néphrologie, rhumatologie...). Le choix d'allonger un DES dépend de différents facteurs, en particulier du référentiel métier, de la technicité de la discipline, des capacités de formation et de financement institutionnelles, et bien sûr de l'avis de nos internes. La durée du DES doit aussi s'analyser en fonction de l'accès aux formations spécialisées transversales (FST), qui permettent un complément de formation choisi.
Journaliste QDM (SL)
Ce Live chat est sur le point de se terminer. Dernière question.
 
-- lapin24
Comment rendre à la médecine générale toute la "noblesse" de sa fonction ?
Pr Jean Sibilia
La médecine générale est une discipline particulièrement noble et je le dis avec une profonde conviction car mon père a été généraliste "de campagne", ce qui m'a permis de découvrir pendant de nombreuses années de remplacement toute la richesse de ce métier. Je suis le premier défenseur d'une discipline universitaire médecine générale qui se développe avec toutes ses spécificités et qui peut bénéficier de tous les outils et savoir-faire de l'université dans les domaines de la formation et de la recherche.
Journaliste QDM (SL)
C’est fini pour aujourd’hui. Nous avons reçu près de 150 questions, dont une majorité en direct. Impossible de toutes les relayer. Merci à toutes et à tous de votre participation !

Et merci au Pr Jean Sibilia d’avoir joué les prolongations. Pr Sibilia, le mot de la fin ?
Pr Jean Sibilia
Merci à tous pour toutes ces questions qui me serviront aussi à comprendre les craintes et les attentes, en particulier de nos étudiants dans une période de réforme comme nous ne l'avions jamais connue. Il faut construire ensemble les formations médicales et les métiers de la santé de demain car les enjeux sont nombreux et complexes. Nous avons la responsabilité de construire un système de santé capable de répondre aux attentes de nos patients et de nos citoyens. Le rôle de l'université est d'être innovant et créatif pour la formation de nos jeunes, garant attentif de la qualité, et de soutenir un véritable renouveau de la recherche et de l'innovation médicale qui doit être accessible à tous. Soyons optimistes, serrons nous les coudes pour construire ensemble le monde que nous souhaitons. Merci à tous... Nous avançons ensemble !
Journaliste QDM (SL)
Fin du Live Chat !
Bonnes fêtes de fin d’année et rendez-vous en 2019 pour un nouveau live chat, avec un nouvel invité.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr
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