Le système de santé va probablement aborder les années les plus difficiles du fait du creux démographique des professionnels de santé alors que le vieillissement de la population et les maladies chroniques augmentent les besoins. C’est seulement en nous organisant collectivement que nous pourrons répondre au mieux à ces besoins.
Pour cela il est nécessaire de suivre quelques principes de base. D’abord, il faut répondre aux réels besoins de santé, et non entretenir artificiellement des demandes qui ne sont pas des besoins mais créent un marché d’autant plus lucratif que les actes sont rapides et faciles. Nous devons conserver voire renforcer un système de santé solidaire. Il faut s’appuyer sur le parcours de soins et le médecin traitant pour renforcer la cohérence, l’efficience et la sécurité des suivis. Pour y contribuer, tous les professionnels de santé doivent être mieux valorisés lors de la prise en charge des patients les plus malades, les plus complexes et non en réalisant des actes simples. Il faut en outre renforcer l’attractivité de la médecine générale traitante qui perd 500 médecins par an quand les autres spécialités en gagnent 1 300. Cela passe par la valorisation du suivi global et la réduction du différentiel de revenus entre spécialités. Nous devons aussi organiser de façon performante l’articulation entre le médecin traitant et les spécialistes de second recours pour que les patients qui le requièrent bénéficient en priorité de l’expertise technique nécessaire. Sans oublier de favoriser l’installation de nouveaux médecins traitants, qui consacrent quotidiennement 30 % de leur temps à répondre aux soins non programmés et réduisent d’autant le volume de ces demandes tout en augmentant par leur connaissance du patient la pertinence de la réponse apportée. Enfin, un autre principe est de renforcer la complémentarité entre les professions du premier recours en s’appuyant sur des cœurs de métiers et des cadres d’exercice différents mais complémentaires.
Intensifier la mise en place des Unités médicales de proximité
Il faut également intensifier la mise en place d’Unités médicales de proximité associant le ou les médecins généralistes à d’autres professionnels que sont les secrétaires médicales, les assistants médicaux, les infirmières Asalée et les IPA. Au sein de ces petites unités souples et adaptables, la prise en charge plus efficiente permettra de prendre en charge, sans travailler plus mais en travaillant mieux, des patients plus nombreux et plus malades.
La convention que nous venons de signer suit ces principes fondamentaux. Elle va donc dans le bon sens. Toutefois certains de ces principes ne sont qu’ébauchés et certaines solutions sont encore insuffisantes. La signature par MG France, plus qu’un aboutissement, est le signal du lancement du travail des cinq prochaines années pour la faire évoluer.
Article précédent
Dr Patricia Lefébure, présidente de la FMF : « Nous restons sur notre faim »
Article suivant
Dr Sophie Bauer, présidente du SML : « Plusieurs avancées ont été obtenues »
Dr Patrick Gasser, président d’Avenir Spé-Le Bloc : « Ce texte ne répond pas au défaut d’attractivité de notre profession »
Dr Franck Devulder, président de la CSMF : « Un compromis dont nous sommes fiers, à faire évoluer »
Dr Patricia Lefébure, présidente de la FMF : « Nous restons sur notre faim »
Dr Agnès Giannotti, présidente de MG France : « L’accès aux soins, le défi des cinq prochaines années »
Dr Sophie Bauer, présidente du SML : « Plusieurs avancées ont été obtenues »
Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-S : « Sans vision, sans cap et sans capitaine »
Réactions à l’événement sur le système de santé à Gaza
En partenariat avec France Info
C’est ma santé : faut-il consommer des prébiotiques et des probiotiques ?
C’est vous qui le dites
« Il en faut du courage pour vouloir devenir médecin aujourd’hui ! »
Éditorial
Une place ténue à la COP29