« Il n'y aura pas de scoop sur le niveau de l'Ondam [objectif national de dépenses maladie, NDLR] », a plaisanté François Braun lors de son audition ce jeudi devant la commission des affaires sociales du Sénat. Durant quasiment deux heures, le ministre de la Santé a fait face à une salve de questions sur tous les sujets de son périmètre. En tête des interrogations, les prochains arbitrages budgétaires et notamment le niveau de l'Ondam, qui fixera les marges de manœuvre pour l'hôpital et la ville.
Trois ans après le Ségur de la santé de juillet 2020, le mécontentement des hospitaliers ne faiblit pas. Une grève a eu lieu lundi 3 et mardi 4 juillet pour réclamer la reprise des négociations sur l'attractivité des carrières à l'hôpital. Sans commenter la manifestation des PH, sous sa fenêtre, le ministre s'est contenté de rappeler que le prochain PLFSS serait « le premier budget hors Covid mais dans un contexte difficile », lié à l'inflation mais aussi au coût de certaines dépenses.
Il faudra trouver des marges « dans une logique de santé publique » et non « économiques », défend le ministre, citant les antibiotiques. Côté recettes, « je porterai la volonté d'une hausse du prix des cigarettes », a-t-il esquissé. L'objectif de ce budget sera de pouvoir financer l'attractivité des métiers, la reconnaissance de la pénibilité, la prévention et la lutte contre la pénurie de médicaments. « La hausse structurelle de l'Ondam est à peu près de 2,6 %. L'objectif est d'aller au-delà », a-t-il assuré.
Dans ce contexte difficile à l'hôpital, « est-ce que c'est une priorité d'engager la réforme de la tarification à l'activité ? » a lancé la sénatrice LR Corinne Imbert (Charente-Maritime). Le ministre assume que les premiers jalons pour sortir du « tout T2A » seront « crantés » dans le PLFSS.
Avant la reprise des négos, être certains d'aboutir
Lors de son audition, François Braun est revenu sur l'échec de la convention médicale dont « les responsabilités sont partagées ». Selon le ministre, les discussions se poursuivent avec les syndicats de médecins libéraux. « J'ouvrirai les négociations quand nous serons sûrs d'aboutir. Nous sommes d'accord sur la cible à atteindre et nous discutons encore du chemin », a-t-il affirmé.
Concernant la mise en place de la 4e année d'internat de médecine générale « dès le 1er octobre », François Braun s'est montré optimiste. « Les derniers textes sont en cours de signature ». Après un flottement sur la formation des maîtres de stage, un courrier a été adressé à l'agence nationale du DPC pour accélérer ces formations. « Nous avons trois ans pour arriver à former à peu près 15 000 maîtres de stage et prioritairement en zone sous-dotée », a-t-il précisé.
PDS obligatoire pour les centres de soins non programmés
Le risque de financiarisation du secteur des soins primaires a fait l'objet de nombreuses questions. L'offre controversée de téléconsultation sur abonnement lancée par le groupe de cliniques Ramsay inquiète les sénateurs. Alors qu'une mission flash copilotée par la députée Stéphanie Rist doit enquêter sur ce phénomène, François Braun a promis que le prochain PLFSS aborderait les « limites » de la téléconsultation mais aussi les dérives des centres de soins non programmés – des structures qui devront aussi participer à la permanence des soins.
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