Que dire, que faire, que raconter dans la presse médicale face à la terrifiante affaire Le Scouarnec ? Ces derniers mois, les médias l’ont amplement relayée et « Le Quotidien » à son tour, l’a à plusieurs reprises évoquée dans ses colonnes, non sans haut-le-cœur devant l’ampleur et les détails de cette affaire hors normes de pédophilie.
À la veille du procès, la question s'est naturellement posée au sein de la rédaction. Devait-on se contenter de couvrir au jour le jour et a minima des audiences probablement couvertes par le huis clos ? Ou fallait-il au contraire rouvrir le dossier, quitte à faire notre Une sur une histoire si peu reluisante ? Si la seconde option s’est finalement imposée, c’est d’abord compte tenu du caractère monstrueux des faits incriminés qui en font un des plus gros scandales d’abus sexuels sur enfants en France. Nous avons aussi considéré que la qualité de médecin du prévenu justifiait pour un journal comme le nôtre de s’y intéresser d’assez près, même si le fait divers n’est pas, d'ordinaire, notre terre d’élection.
Cette histoire pose en effet deux questions très graves qui interpellent la profession. À commencer par la gestion collective de son image et de sa réputation. Si toute corporation doit évidemment faire avec ses brebis galeuses, le drame de Jonzac a ceci de particulier qu'il interroge directement la relation de confiance patients-médecins. A fortiori s’agissant d’un chirurgien, auquel tout un chacun doit pouvoir s’abandonner corps et âme, sans arrières pensées, le temps d’une intervention. Au-delà, c’est toute une chaîne de sécurité qui est prise en défaut dans ce dossier comme le démontre l'enquête minutieuse que nous avons menée. Qui est responsable ? Tout le monde ! Comment en est-on arrivé là ? Plus peut-être que n’importe quel citoyen, tout praticien doit aujourd’hui se poser la question.
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