Selon les données du PMSI 2013 (programme de médicalisation des systèmes d’information), on dénombre chaque année en France 100 000 accidents vasculaires cérébraux (AVC) et 37 000 accidents ischémiques transitoires (AIT). Quelque 770 000 personnes ont eu un AVC ou un AIT, dont 505 000 gardent des séquelles, qui gênent leur activité quotidienne dans 45 % des cas. Le coût socio-économique est majeur : 17 000 euros pour un cas incident, 8 000 euros annuels pour les cas prévalents. Comme l’a rappelé la Dr France Woimant (service de neurologie, hôpital Lariboisière, Paris),
« c’est le handicap qui fait toute la gravité de ces accidents », ce qui a conduit à mettre en place des unités neurovasculaires, pour améliorer la prise en charge initiale des patients et réduire, à terme, le risque de séquelles et de dépendance.
Une analyse Cochrane de 2007, réalisée avant la diffusion de la thrombolyse, a confirmé le bénéfice des unités neurovasculaires (UNV), en termes de décès (réduction de 14 %), et de risque d’institutionnalisation (–18 %) et ce quels que soient le sexe, l’âge, la gravité et le type d’accident vasculaire, ischémique ou hémorragique.
Les bénéfices se maintiennent dix ans après
L’aspirine évite 12 événements (décès ou dépendance) pour 1 000 patients traités, le rt-PA 143/1 000 et les UNV 50/1000, « mais les UNV concernent potentiellement 100 % des patients, ce qui peut avoir un énorme impact en santé publique », a insisté la Dr Woimant.
Le plan AVC 2010-2014 visait 140 UNV, prenant en charge plus de 300 AVC annuellement. En 2014, soit plus de 35 ans après l’ouverture de la première unité, à l’hôpital Lariboisière, 134 UNV étaient ouvertes. Il existe toutefois de grandes disparités régionales, partiellement comblées par les UNV de recours avec neurochirurgie et neurologie interventionnelle.
L’analyse des données sur les huit premiers mois de 2014 montre que, globalement, moins d’un patient sur deux (46 %) victime d’un AVC est admis dans une UNV et que peu de régions dépassent le taux de50 %.
La thrombolyse doit être réalisée dans un délai ‹ 4 h 30, idéalement ‹ 1 h 30, ce qui implique que tout patient doit être à moins de 45 minutes d’une UNV. « De nombreuses zones ne répondent pas à ce critère, a indiqué la Dr France Woimant. Le développement de la télémédecine, qui permet à un patient d’être thrombolysé dans un service d’accueil des urgences, a permis d’améliorer la situation sans toutefois résoudre tous les problèmes ».
Il faut donc augmenter la capacité des UNV et accroître la formation des neurologues, pour répondre aux besoins qui risquent d’ailleurs d’évoluer avec l’arrivée de la thrombectomie et qui, si ses bénéfices se confirment, nécessitera une nouvelle organisation pour sa réalisation en urgence.
D’après la communication de la Dr France Woimant (Paris) au congrès CODIA.
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