Le double effet guirlande

Publié le 30/11/2015
guirlandes

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Le 24 novembre 2014, un employé de la compagnie Evendale était électrisé par les guirlandes lumineuses qu’il déployait dans une petite ville proche de Cincinnati, aux Etats-Unis. À l’approche des fêtes de fin d’année, ce type d’accident n’est pas si rare. Le grand public, toujours plus friand de décorations électriques, y est lui aussi très exposé. 

Dans les pays anglo-saxons où les éclairages de Noël peuvent prendre des proportions tout à fait exagérées, on recense chaque année des morts et des blessés par électrisation, comme ça été le cas en 2013 en Floride ou en Grande-Bretagne.

Le service de santé national britannique NHS publie tous les ans sur son site une page dédiée aux incidents survenant pendant les fêtes. Il précise que, parmi les 80 000 personnes admises aux urgences chaque année pendant cette période, 350 le sont en raison d’accidents liés aux guirlandes lumineuses (malgré les messages de prévention diffusés) : brûlures, électrisations, voire électrocutions, chutes en les mettant en place, ingestion de corps étrangers par des enfants…

AVC à retardement

Interrogé par « le Quotidien », le Dr Daniel Jannière, médecin au SAMU de Paris précise :

En France, la mise en place d’illuminations géantes chez les particuliers est une mode récente qui s’est développée avec la généralisation des LED. Or, en intérieur, la plupart de ces guirlandes fonctionnent avec du courant basse tension (9 volts), ce qui minimise les risques d’électrisation. Cependant, les lumières extérieures sont le plus souvent alimentées par du courant domestique. Des accidents surviennent chaque année. S’ils sont rarement initialement graves, ils peuvent faire courir un risque d’AVC à moyen terme. En effet, une électrisation, même à 230 volts, peut induire des troubles du rythme cardiaque (arythmie par fibrillation auriculaire, rythme idiopathique supra-ventriculaire).

Généralement, cette modification du rythme est bien tolérée et l’accident électrique n’incite pas à consulter. Or, dans les semaines qui suivent le trouble du rythme, le cœur peut repasser en rythme sinusal. C’est à ce moment qu’il est possible que des caillots formés au sein des oreillettes soient relargués dans la circulation et entraînent des accidents vasculaires cérébraux. C’est pour cette raison qu’il est indispensable de réaliser un ECG devant toute électrisation, quelle que soit l’intensité du courant à laquelle le patient a été soumis.

Voir notre dossier « Pathologie de Noël »

Dr I. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr