Le Brexit pourrait coûter cher aux Anglais sur le plan de la santé publique.
C'est du moins l'avis d'une étude réalisée par une équipe de recherche anglaise, selon laquelle jusqu'à 12 000 décès supplémentaires imputables aux maladies cardiovasculaires surviendraient entre 2021 et 2030 en cas de no deal avec l'Union européenne.
Dans le « British Medical Journal », les chercheurs ont analysé l'incidence du Brexit sur le prix et la consommation de fruits et légumes puis ont rapporté ces effets à la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires en Angleterre. De fait, l'île est très dépendante des importations de fruits et légumes. En 2017, « 84 % des fruits et 43 % des légumes » consommés ont été importés (principalement de l'UE), rapportent les auteurs. Les chercheurs ont étudié quatre scénarii post-Brexit de politique commerciale à partir de 2021 : éventuel accord de libre-échange avec l'UE et les pays tiers ; accord de libre-échange uniquement avec l'UE ; absence d'accord ; régime commercial libéralisé.
Dans toutes les hypothèses, une hausse des prix – variable en fonction du produit – des fruits et légumes est jugée inéluctable, en particulier en cas de no deal. Dans cette configuration, le prix des bananes augmenterait de 17 %, tout comme celui des agrumes (+14 %) ou des tomates (15 %). Même constat inflationniste du côté des fruits en conserve, séchés ou congelés (+10 %) ou des légumes ainsi conditionnés (6,8 %). La consommation moyenne de fruits et légumes serait ainsi affectée. L'absence d'accord avec l'UE aurait l'effet le plus délétère, réduisant la consommation de fruits d'environ 11 % et de légumes de 9 %.
La hausse des prix et la chute de la consommation de fruits et légumes contribueraient à augmenter la mortalité liée aux maladies cardiovasculaires. En cas de no deal, 12 400 décès supplémentaires – 4 110 par cardiopathie et 8 290 par AVC – ont été estimés entre 2021 et 2030. Même avec les autres scénarios, le nombre de décès augmente (entre 4 100 et 5 700 supplémentaires).
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