Majoritairement hostiles au Brexit, les médecins britanniques, par la voix de leur principale organisation professionnelle, la British Medical Association (BMA), redoutent « le chaos qui risque de survenir le 29 mars ». Ils réclament la tenue d’un second référendum « maintenant que les enjeux du Brexit sont clairs pour toute la population ».
Dès l’été 2018, la BMA a jugé que le Brexit constituait en soi une « menace grave » pour le système de santé britannique (NHS), en raison du grand nombre de praticiens et de paramédicaux européens qui contribuent à son fonctionnement. Le risque de problèmes d’approvisionnement de médicaments a également été avancé. La profession s’inquiète par ailleurs des conséquences du Brexit sur certains programmes de recherche médicale, de sécurité alimentaire, de santé publique et de pharmacovigilance.
Selon le « Conseil médical général » (GMC), autorité comparable à l’Ordre national des médecins, 22 000 praticiens (sur 185 000 exerçant au Royaume-Uni, essentiellement dans le cadre du NHS), sont des citoyens de l’UE, soit 11,6 %. Ils sont majoritairement irlandais, grecs, roumains, italiens et allemands. Même en cas de sortie sans accord, ces médecins devraient bénéficier d’un délai – jusqu’à fin 2020 – pour être « régularisés ». Le risque est toutefois de devoir se plier à de fastidieuses formalités. Le GMC a souligné que ces médecins sont « indispensables au fonctionnement du NHS ».
Or, selon une enquête de la BMA, 35 % de ces médecins étrangers envisagent déjà de quitter le Royaume-Uni en raison du Brexit car ils n’ont plus confiance en leur avenir. Et 78 % des médecins « UE » se disent « inquiets » des négociations. En outre, si les étudiants de l’Union sont assurés de pouvoir finir leurs études outre-Manche, personne ne sait ce qu’il adviendra demain de la reconnaissance mutuelles automatique des diplômes.
Last but not least, une chute de la livre pourrait renchérir le coût des médicaments importés.
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