Les journées dermatologiques de Paris sont un des temps forts de la dermatologie française, l’occasion pour les spécialistes, plus de 5 000 inscrits cette année, de se former, et d’échanger. Nouveaux traitements du mélanome métastatique, délires d’infestation, allergies aux colorants… : ce « congrès hebdo » montre la diversité des sujets.
Les antihistaminiques restent le traitement de référence dans l’urticaire chronique à doses indiquées dans l’AMM. Le nouveau consensus recommande de ne pas recourir à certains antihistaminiques de première génération comme la prométhazine (Phénergan) et la diphénhydramine (Nautamine), médicaments peu utilisés en réalité, le kétotifène (Zaditen) prescrit surtout chez l’enfant pour des troubles respiratoires et la dexchlorphéniramine (Polaramine) utilisée fréquemment en IV en cas d’urgence. Cette réticence vis-à-vis de ses produits est liée à leurs effets sédatifs et leur action sur les performances intellectuelles. Les experts français ont toutefois relevé que les effets sédatifs pouvaient avoir un impact appréciable en cas de prurit nocturne.
Ce sont donc les antihistaminiques de seconde génération qui doivent toujours être utilisés en première intention. Il est préférable, on le savait déjà, de donner un comprimé par jour qu’un comprimé au coup par coup. Cette méthode s’avère avoir plus d’impact sur les symptômes et diminue les exacerbations. En cas de persistance des symptômes après 2 semaines de traitement, la dose de l’antihistaminique sera augmentée jusqu’à 4 fois la dose initiale. En effet, il est admis dans ces nouvelles recommandations que l’augmentation de la dose de la même molécule est plus efficace que l’addition de deux, voire de trois antihistaminiques différents et qu’à l’addition d’un anti H1 de 1re génération à un anti H1 de seconde génération.
En cas d’inefficacité d’une dose quadruple d’antihistaminique pendant 1 à 4 semaines, un traitement de troisième ligne sera envisagé qui comprend l’anti H1 à quadruple dose associé soit à l’omalizumab (Xolair), soit à la ciclosporine A (Néoral), soit au montelukast. (Singulair).
En cas d’échappement, des cures courtes de corticoïdes peuvent être prescrites. Si certains dermatologues, notamment les dermatologues français, n’étaient pas favorables à cette recommandation, c’est avant tout parce que les corticoïdes en France sont utilisés à des doses élevées et en cures courtes, ce qui entraîne effets rebonds et exacerbations des poussées. Mais il faut également comprendre certains experts étrangers qui n’ont pas toutes les possibilités thérapeutiques équivalentes aux nôtres avant d’aborder la corticothérapie.
Communication du Dr Pascale Mathelier-Fusade (Paris)
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