Fatigue : une origine souvent plurielle

Publié le 24/01/2013
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LE PLUS SOUVENT, la fatigue est associée à d’autres symptômes, digestifs, infectieux ou autres, qui orientent assez facilement le diagnostic. Lorsque la fatigue est la première plainte du patient et qu’elle semble isolée, elle impose une démarche diagnostique particulière. La première étape est de caractériser cette fatigue : est-elle récente ou de plus longue date ? est-elle apparue à la suite d’un événement précis ou sans facteur déclenchant apparent ? est-ce une fatigue du matin dès le lever, une fatigue du soir ? le patient est-il somnolent dans la journée ? quel est l’effet du repos ? existe-t-il une fatigabilité, c’est-à-dire une fatigue à l’effort ?

Chercher des symptômes associés.

On recherche également une adynamie, une anhédonie, une tristesse, qui pourraient orienter vers une dépression masquée, éventuellement en s’aidant de l’échelle de dépression de Hamilton. L’entretien avec le patient permet de s’enquérir de ses antécédents, de son mode de vie, de la prise éventuelle de toxiques, de médicaments ; de rechercher d’autres symptômes associés à cette fatigue, une fièvre, une perte de poids, une anorexie des troubles respiratoires, digestifs, des sueurs… ; et, pour les jeunes femmes, un régime hypocalorique en cours et la date des dernière règles pour éliminer l’éventualité d’une grossesse. L’examen clinique est complet avec un examen neurologique et notamment un testing musculaire à la recherche d’une fatigabilité évoquant une pathologie neuromusculaire. C’est le grand piège devant un symptôme de fatigue, note Laurent Arditti.

L’interrogatoire et l’examen clinique apportent généralement une orientation diagnostique vers une pathologie infectieuse, inflammatoire chronique, thyroïdienne… ou une dépression. En l’absence d’orientation diagnostique, le bilan de débrouillage comporte : numération formule sanguine, CRP, bilan hépatique, CPK à la recherche d’une pathologie musculaire, TSH, glycémie, créatinine sanguine, ferritinémie et une bandelette urinaire à la recherche d’une protéinurie ou d’une infection urinaire.

L’origine d’une fatigue est généralement plurielle, observe le Dr Arditti, associant un petit ralentissement moral, qui existe presque toujours et dont la part est plus ou moins importante selon les cas, et un facteur organique qui peut être une simple carence en fer, par exemple, ou une pathologie plus sévère.

D’après un entretien avec le Dr Laurent Arditti (Paris).

 Dr HÉLÈNE COLLIGNON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9212