La Dr Pascale Etienne, médecin généraliste à Feucherolles (78), n’a jamais reçu de formation sur le thermalisme dans le cadre de sa formation universitaire et n’a jamais participé à titre personnel ou professionnel à une cure thermale. Ses connaissances sur le thermalisme proviennent de documents qui lui sont adressés annuellement par la « Chaîne thermale du soleil ». C’est en les consultant qu’elle a découvert la médecine thermale, les lieux de cures et tous les soins qui y sont dispensés.
Elle reconnaît avoir adressé ses premiers patients non sur des résultats scientifiquement validés mais sur leur propre requête, la plupart ayant déjà bénéficié de soins hydrothermaux avec succès. Mais « toute prescription était justifiée par une cure thermale référencée comme une option possible et reconnue pour la pathologie en question et par des patients particulièrement motivés », précise-t-elle. La synthèse de fin de cure adressée par la station thermale permet une première appréciation de l’efficacité de la cure. « Mais, à l’ère de l’informatisation des données, ce courrier sur papier transmis par le patient est des plus succincts », regrette-t-elle. C’est l’entretien avec son patient et l’examen clinique qui va permettre de juger des effets de la cure et de son renouvellement éventuel. Il s’agit dans la pathologie rhumatismale de l’évaluation de la douleur, dans les dermatoses de la disparition des signes cutanés et du prurit et dans l’obésité de la perte de poids. Le degré de satisfaction des patients est également primordial. « La diminution de consommation d’antalgiques ou d’anti-inflammatoire dans l’arthrose est une réalité pendant la durée de la cure, précise-t-elle mais la demande de renouvellement de prescription à distance de la cure est aussi une réalité ».
Le développement professionnel continu (DPC) des médecins est obligatoire. Chaque médecin doit actualiser ses connaissances et ses pratiques. Le médecin prescripteur de cures thermales n’échappe pas à la règle. « Mais comment faire le choix des thématiques de DPC dans le cadre d’une activité professionnelle raisonnable quand une seule session de formation continue est gratuite et que la médecine thermale n’est pas la pratique la plus importante du médecin », questionne la Dr Etienne.
Pour elle, la diminution de la durée de la cure thermale (en général de 3 semaines) doit faire l’objet d’une réflexion approfondie de la part des experts spécialistes et ce, pour permettre à un nombre plus important de patients de bénéficier des effets positifs des cures thermales si leurs pathologies relèvent de cette disposition. Un débat qui cible donc l’ensemble des personnes en activité professionnelle et celles dont les ressources financières sont limitées.
Article suivant
« La médecine thermale est essentiellement une médecine de la douleur »
Les généralistes peu sensibilisés à la médecine thermale
« La médecine thermale est essentiellement une médecine de la douleur »
L'éducation thérapeutique, un maillon essentiel
Étude Thermalgi… Des résultats très attendus
Les études confirment une efficacité contre la douleur
Eczéma, lésions post-cancer..., la dermatologie en cure
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?