Vertige
Alors qu’il se nettoyait l’oreille droite avec un porte-coton, son téléphone portable a sonné et, sans réfléchir, il a lâché le porte-coton et porté son téléphone… à l’oreille droite. Il a eu très mal… et s’est retrouvé allongé sur le carrelage de la salle de bains. Reprenant ses esprits, il a constaté l’absence de bosse ou d’autre lésion apparente mais s’est rendu compte, en revanche, que le porte coton était encore dans son oreille et constaté qu’il était teinté de sang à son extrémité. Voulant se lever, il a été pris d’un vertige ( les murs de la salle de bains tournaient). Quelques minutes plus tard le vertige s’est estompé, mais une sensation vertigineuse très désagréable persiste et M. R ne se sent pas capable de se déplacer tout seul dans la rue, raison pour laquelle sa femme l’accompagne. Un an auparavant, il a bénéficié d’une intervention sur l’oreille droite pour une otite chronique, avec persistance d’une hypoacousie légère de transmission à droite.
Examen clinique
À l’otoscopie le tympan gauche est normal, tandis que le droit est le siège d’une perforation tympanique. La question est de savoir s’il y a une lésion des osselets, voire un enfoncement de la platine de l’étrier avec lésion de l’oreille interne. Du fait de la douleur, d’éventuels acouphènes et de la sensation d’ébriété, le patient peut ne pas signaler spontanément, voire ne pas avoir conscience, qu’il entend moins bien du côté droit que la semaine précédente.
Le vertige initial et la sensation d’ébriété persistante, joints à la perforation tympanique, font craindre un enfoncement de la platine. Ceci est une urgence. Il faut vérifier ce diagnostic par une imagerie.
Pneumolabyrinthe
L’examen tomodensitométrique des rochers en coupes fines axiales et coronales va rechercher plus particulièrement une lésion des osselets (responsables d’une surdité de transmission importante dont le traitement serait soit l’appareillage prothétique, soit une ossiculoplastie, sans aucun caractère urgent) et une bulle d’air ou une image évocatrice de corps étranger platinaire dans l’oreille interne. L’examen tomodensitométrique doit être fait en urgence car la bulle d’air (le pneumolabyrinthe), signe radiologique le plus visible et le plus fiable de traumatisme platinaire, peut disparaître en 24-48 heures, alors qu’il persiste une fuite de liquide périlymphatique et donc un risque de surdité de perception définitive.
Traitement d’une brèche platinaire
Dans l’immédiat, ce patient doit être hospitalisé pour un repos strict au lit (qu’on ne peut jamais obtenir à domicile), en lui recommandant de ne pas faire d’effort à glotte fermée. Il est mis sous antibiotiques (la perforation du tympan avec un porte-coton peut se compliquer d’une infection, risque que l’on ne peut pas prendre devant une fracture platinaire) et corticoïdes. Si les symptômes ne s’améliorent pas très rapidement, avec restitution d’une audition au niveau qu’il avait lors du contrôle postopératoire quelques mois auparavant, une intervention chirurgicale de comblement de la brèche est nécessaire. La fermeture chirurgicale de la brèche platinaire ne permet pas toujours de restaurer l’audition, mais permet en général de sauvegarder l’audition résiduelle qui, sinon, continuerait à s’altérer pour aboutir à la cophose. Il n’y a pas de consensus sur le délai raisonnable d’attente. Pour la plupart des auteurs, la décision doit se prendre en 2 à 5 jours.
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