La gestion de la douleur en pédiatrie est un défi majeur. Les voies traditionnelles d’administration (orales, IV, IM) sont souvent douloureuses, anxiogènes ou difficiles à mettre en œuvre. L’administration intranasale peut être une alternative, en urgence ou en postopératoire. Ses atouts sont multiples : rapidité d’action, facilité d’administration ; elle évite aussi l’effet de premier passage hépatique et est bien acceptée par les enfants. Il existe cependant des limites : volume d’administration, irritation locale ou inconfort, goût ou odeur désagréable. Elle n’est pas adaptée à toutes les molécules et l’absorption est variable, dépendante de l’état de la muqueuse. Le spray est plus rapide et mieux accepté que les gouttes.
Quatre médicaments sont indiqués pour l’antalgie par voie intranasale : le fentanyl, la kétamine, le midazolam et la dexmédétomidine.
Le fentanyl IN (1-1,5 µg/kg) et la kétamine IN (1-1,5 mg/kg) agissent rapidement (10 minutes en moyenne) ; ils sont adaptés pour des douleurs modérées à sévères et des douleurs procédurales. Le midazolam IN procure une sédation légère (0,3 mg/kg) ; il est indiqué pour des procédures courtes et anxiogènes. La dexmédétomidine IN présente un début d’action plus lent (20-40 minutes) ; elle est indiquée pour une sédation procédurale légère à modérée, notamment chez les enfants qui ne tolèrent pas les opioïdes. Il faut, bien sûr, surveiller les éventuels effets indésirables, respiratoires ou neurologiques.
Interrompre rapidement une crise convulsive
Les convulsions représentent 1 à 2 % des consultations aux urgences pédiatriques, avec pour origine une crise fébrile, l’épilepsie, une infection, un traumatisme, un désordre métabolique ou une intoxication… Le traitement doit être rapide, afin d’éviter des séquelles neurologiques graves. En France, le Nasolam, forme intranasale de midazolam, est disponible depuis 2022 chez les adultes et les enfants à partir de 2 ans, mais cette forme reste moins utilisée que la voie oromuqueuse (Buccolam). Le diazépam par voie intranasale est autorisé aux États-Unis (Valtoco) depuis 2020 pour les convulsions chez les patients âgés de plus de 6 ans. Il n’est pas autorisé en Europe.
Communications des Dr Hélène Chappuy et Anne Aurélie Lopes (hôpital Necker-Enfants Malades, AP-HP)
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