Un outil pour détecter la pédophilie ?

UNE ÉTUDE chez des pédophiles reconnus montre que l’IRM fonctionnelle peut constituer une aide au diagnostic, donnant des résultats plus fiables que la phallométrie, méthode utilisée actuellement.

La méthode standard utilisée pour identifier des préférences sexuelles est, en effet, la phallométrie ou réponse du pénis lors de stimuli standardisés. Cette méthode est critiquée en raison de son caractère intrusif et de son manque de fiabilité.

Des chercheurs allemands ont utilisé l’IRM fonctionnelle chez 24 hommes, diagnostiqués comme pédophiles selon la classification du DSMIV-TR. Onze des participants avaient une attraction pour les filles prépubères (pédophiles hétérosexuels) et 13 pour les garçons prépubères (pédophiles homosexuels). Un groupe témoin de 32 hommes volontaires, attirés par des adultes femmes ou des adultes hommes et considérés comme téléiophiles, a été constitué. Pendant l’examen, des images utilisées dans des examens standardisés, l’International Affective Picture System, leur ont été présentées pour rechercher un déclenchement sexuel devant des adultes ou des enfants (filles et garçons), ainsi que des images aux scores d’excitation sexuelle nuls.

Les auteurs ont mis en évidence de manière consistante une activité spécifique dans un groupe d’aires cérébrales connues pour être impliquées dans le traitement des stimuli sexuels. Au total, toujours selon les auteurs, les réponses cérébrales aux stimuli sexuels mises en évidence par IRM fonctionnelle permettent d’identifier les pédophiles avec une bonne précision et une classification automatique des images rendrait possible un diagnostic clinique objectif.

Ponseti J, Granert O, Jansen O, et al. Assessment of Pedophilia Using Hemodynamic Brain Response to Sexual Stimuli. Arch Gen Psychiatry. 2012; 69(2):187–194.