Une étude suédoise (1) a été réalisée afin de comparer les taux d’incidence d’uvéite antérieure aiguë chez des patients atteints de SpA ankylosante ou indifférenciée et commençant un traitement par sécukinumab, adalimumab, infliximab ou étanercept. Les données de deux registres nationaux (Swedish Rheumatology Quality et registre d’identification des uvéites antérieures aiguës) ont été croisées.
Au total, les données de 2 684 patients (52 % de femmes), ayant donné lieu à 3 255 séquences thérapeutiques, ont été analysées : 872 sous adalimumab, 714 sous infliximab, 1336 sous étanercept et 333 sous sécukinumab. Ces groupes ne sont pas vraiment comparables, ont souligné les auteurs, dans la mesure où il y avait plus d’antécédents d’uvéite antérieure aiguë chez les patients initiant un traitement par adalimumab (34 % versus 17-21 % pour les autres traitements). De plus, le sécukinumab a rarement été donné en première ligne (souvent en troisième ligne). Pour s’affranchir de ces biais, le taux d’uvéite antérieure a été analysé dans trois groupes : chez tous les patients, puis en excluant ceux ayant fait une uvéite dans les 12 mois précédant le traitement biologique et, enfin, en excluant les patients avec un antécédant d'uvéite avant de commencer une première ligne de traitement biologique.
Les anti-TNF plus protecteurs
Les résultats confirment que les poussées d’uvéite antérieure surviennent presque exclusivement chez les patients ayant un antécédent d’uvéite avant l’instauration d’un biologique.
Si l’on s’intéresse aux résultats du groupe excluant les patients ayant eu une uvéite antérieure dans l’année précédant le traitement biologique (711 patients sous adalimumab dont 19 % avaient des antécédents d’uvéite, 633 sous infliximab, 1 259 sous étanercept et 304 sous sécukinumab), on s’aperçoit que les taux d’incidence d’uvéite antérieure sont plus élevés avec le sécukinumab et l’étanercept qu’avec l’adalimumab. Le hazard ratio, en prenant comme référent l’adalimumab est de 3,1 (IC 95 % 1,4-7,3) pour le sécukinumab, de 1,80 (IC 95 % 1-3,4) pour l’étanercept, alors que sous infliximab, le risque est similaire 1 (IC 95 % 0,4-2,3).
Ces premiers résultats doivent encore être affinés mais, quelle que soit la méthode d’analyse dans les groupes, le sécukinumab et l’étanercept semblent moins efficaces dans la prévention de la survenue d’une récidive d’uvéite au cours d’une spondyloarthrite que les anticorps monoclonaux anti-TNF.
(1) Lindström U. et al. Abstr OP0014
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