Comme l’a rappelé le Pr Philippe Bertin (rhumatologie, Limoges), « à côté des douleurs neuropathiques (post-zona, diabète, post-AVC, iatrogènes…), les douleurs musculosquelettiques sont très fréquentes chez les personnes âgées et sont souvent considérées comme une fatalité ».
Arthrose et pathologies rachidiennes dégénératives sont notamment de grands pourvoyeurs de douleurs musculosquelettiques chez la personne âgée, mais « la fréquence des pathologies dégénératives articulaires ou musculo-tendineuses dans cette population ne doit pas conduire à ne pas rechercher d’autres pathologies fréquentes du sujet âgé appelant à des traitements spécifiques potentiellement curatifs », souligne le Pr Bertin, listant par exemple la pseudo-polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Horton, les pathologies microcristallines, les arthrites et spondylodiscites infectieuses, les pathologies tumorales, etc.
Des comorbidités fréquentes
Par ailleurs, l’arthrose expose à des comorbidités, notamment cardiovasculaires. « En limitant l'activité, elle augmente de 70 % la mortalité cardiovasculaire par rapport à une population identique en âge et en poids », précise le Pr Bertin. Et comme l'a aussi souligné la Pr Gisèle Pickering (Clermont-Ferrand), « plus de 50 % des personnes de plus de 70 ans sont concernées ».
Autant de raisons de prendre ce sujet au sérieux ! Et de lutter contre l'idée selon laquelle la douleur ostéoarticulaire accompagne forcément le vieillissement.
Une place de choix pour l’exercice physique
Chez les personnes âgées, la douleur ostéoarticulaire « s'explique par des perturbations au niveau des petites fibres et une perturbation des seuils de tolérance à la douleur : les personnes âgées sous-estiment les douleurs de faible intensité et surestiment celles de haute intensité », explique la Pr Gisèle Pickering.
La prise en charge repose sur les médicaments, les thérapies psychosociales et la rééducation. La méditation pleine conscience augmente l'efficience personnelle. Les programmes d'exercices ont toute leur place mais la régularité compte. Selon le Dr Etienne Masquelier (médecin de réadaptation physique, Louvain, Belgique), « à 70 ans, on assiste à un déclin du niveau de performance de l'ordre de 50 à 60 %, mais qui peut être amélioré à travers le sport ». La marche rapide est utile (1 h 30 par jour). Les programmes de renforcement musculaire (marche nordique par exemple), le travail de l'équilibre et de la posture le sont aussi (tai-chi, Pilates, etc.). Il est conseillé de prendre 40 à 80 grammes de protéines dans la demi-heure qui suit un exercice (œuf ou blanc de volaille par exemple). « Aucun exercice n'apparaît supérieur aux autres. C'est à ajuster avec les capacités physiques du patient, ses intérêts et des objectifs concrets pour le stimuler », a conclu le Dr Masquelier.
D’après la communication « Douleurs musculosquelettiques du sujet âgé : une fatalité vouée à l'échec thérapeutique ? »
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