Le Dr Marc Zaffran, alias Martin Winckler, rebondit à sa façon sur la polémique autour des pilules contraceptives de troisième génération. Dans un billet publié sur son blog, le romancier, auteur de « La maladie de Sachs », et installé au Canada depuis 2009, s'en prend violemment aux médecins français et leur fait la leçon, non sans une certaine condescendance.
Le motif de son courroux ? Le manque d'humilité des spécialistes que le débat sur les pilules de 3e génération met, selon lui, une nouvelle fois en lumière. Plus généralement, il fustige leur comportement vis à vis de leurs patients face à la question de la contraception. « L’attitude désinvolte, ignorante et aveugle à l’égard de la prescription des pilules de 3e génération n’est que la partie émergée de l’iceberg, et elle serait restée cachée si elle n’avait pas provoqué des accidents catastrophiques », écrit le Dr Zaffran, auteur de « Contraception, mode d'emploi » et collaborateur dans les années quatre-vingt de la revue « Prescrire ».
« Beaucoup de médecins français disent encore beaucoup de conneries », écrit le Dr Zaffran
La liste des reproches est longue : les médecins français sont « peu ouverts sur l'extérieur », ont une formation en pharmacologie « au mieux, médiocre », ne veulent pas « communiquer entre eux », refusent de « partager le savoir », ignorent « le besoin de leurs patientes », etc… Bref, selon lui, « beaucoup de médecins français disent encore beaucoup de conneries – et ça ne concerne pas seulement la contraception, hélas ».
La critique concerne notamment « l'attitude "tout pilule" des spécialistes français ». « S’ils prescrivent des pilules plutôt que des DIU ou des implants, écrit le Dr Zaffran, c’est à la fois parce qu’ils n’y connaissent rien, parce qu’ils ne cherchent pas à rendre service, et parce que les efforts que ça nécessite (poser un DIU, poser et retirer un implant, ça prend un peu plus de temps que marquer "pilule" sur une ordonnance) les fatiguent… »
Les médecins français sont-ils tous nuls ? Non, répond le Dr Zaffran, qui reconnaît qu'il y a des praticiens compétents en France, comme dans tous les pays (ouf). Mais ils souffrent tous du même mal, poursuit-il : « L’idée qu’ils sont supérieurs au commun des mortels parce qu’ils sont médecins. Et, lorsqu’ils sont spécialistes, la certitude d’être supérieurs aux autres médecins parce qu’ils sont spécialistes. »
Pour finir, celui qui n'exerce plus depuis son installation au Canada, donne un conseil à ses confrères : « Apprendre l'humilité. » Une bonne résolution pour 2013 ?
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