Mobiliser tous les acteurs pour trouver des solutions

À Pornic, les premiers soucis de recrutement de personnels infirmiers et aides-soignants remontent à l’été 2015. Face à une problématique récurrente, partagée par d’autres directeurs d’établissements du territoire et amplifiée par la crise Covid, Thierry Fillaut, directeur de l’hôpital intercommunal du pays de Retz, a décidé d’agir en se fondant sur deux convictions fortes. « Aucune structure ne peut trouver de solutions seule et certainement pas en développant une stratégie concurrentielle. Par ailleurs, si la rémunération et les conditions de travail sont importantes pour attirer des professionnels, nous devons aussi travailler sur des éléments exogènes à l’hôpital comme l’offre de logement ou de garde d’enfants », explique-t-il. Cette approche « collective, solidaire et participative » a abouti à la création de la plateforme territoriale de ressources humaines (RH), inaugurée le 18 septembre, qui poursuivra quatre missions principales.

Diffuser conjointement les besoins RH de toutes les structures

La première consistera à regrouper la diffusion des besoins en RH des structures sanitaires et médico-sociales publiques, privées et associatives du Pays de Retz ainsi que ceux de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). « Le but étant de faire coïncider les besoins du territoire et les attentes des professionnels, nous pourrons par exemple proposer des exercices mixtes : 50 % à l’hôpital, 50 % en libéral », poursuit Thierry Fillaut. La deuxième mission est orientée sur « l’aller vers » des candidats potentiels. Des actions seront menées en direction des collégiens et lycéens. « Nous présenterons le métier d’infirmiers sous différents angles : à l’hôpital, à domicile, en Ehpad… Et mettrons en place des référents de territoire. Dans le cadre de leur stage d’une semaine, les jeunes en troisième pourront ainsi passer deux jours avec une infirmière libérale, deux jours en Ehpad et un jour à l’hôpital », illustre le directeur.

L’accompagnement des secondes parties de carrière - pour prévenir l’épuisement ou faire découvrir d’autres pratiques – constitue le troisième axe de la plateforme avec, parmi les actions à venir, la facilitation des mobilités entre structures et le développement de formations à l’attention de professionnels issus de différents horizons.

Travailler sur le cadre de vie

Enfin, le quatrième axe s’intéresse au cadre de vie. Suite à une étude menée sur les besoins en logement des professionnels, les élus des deux communautés de communes - Sud-Estuaire et Pornic Agglo – se sont emparés du sujet et des rencontres sont régulièrement organisées avec les promoteurs et les responsables d’établissements sanitaires et médico-sociaux. Des travaux ont parallèlement été menés pour faciliter la garde d’enfants sur des horaires atypiques ou encore pour encourager le covoiturage.

« Nous visons quatre professions dans l’immédiat : médecins, infirmiers, aides-soignantes et agents de service hospitalier ou auxiliaires de vie, quelles que soient leurs modalités d’exercice. Le territoire couvert représente 21 communes et plus de 25 structures pour une population d’environ 100 000 personnes », exprime Thierry Fillaut.

Déjà des résultats positifs

Quelques réussites ont d’ores et déjà été enregistrées : le lycée de Pornic envisage de créer des classes dédiées aux métiers du soin et du prendre soin ; un médecin à diplôme étranger, recruté par l’hôpital, a pu récemment trouver un logement en urgence.

La plateforme – pour laquelle ont été constitués un comité stratégique, un comité de pilotage et différents groupes de travail – est financée par l’ARS Pays de la Loire, ce qui a notamment permis le recrutement d’une chargée de mission. Dans les prochaines semaines, une charte précisera les engagements de chacun et un travail collectif sera également mené pour renforcer la qualité de vie au travail.