Les internes en médecine générale non plus ne veulent pas désarmer contre le projet de loi de Santé. Alors que leurs aînés ne baissent pas la garde, entre consignes tarifaires et mobilisation sur le terrain, l’ISNAR-IMG a lancé lundi une pétition nationale intitulée "Tiers payant généralisé : la fin de la solidarité".
La loi de Santé n’a pas encore passé les portes du Sénat, mais déjà le syndicat des futurs généralistes -qui a réuni son bureau à Lyon le week-end dernier- s’inquiète des possibles conséquences du TPG. Et c’est précisément sur le terrain de l’accès aux soins, que l’ISNAR veut contrer les partisans de la généralisation du tiers payant, suggérant que cette réforme, quoique présentée comme sociale, pourrait avoir l’effet inverse. Ce qui inquiète particulièrement le syndicat, c’est la place que pourrait prendre les mutuelles avec cette mesure : «une fois que les patients n’auront plus à avancer les frais d’une consultation, ils ne sauront plus qui de l’assurance maladie ou des mutuelles rembourse quoi » explique la pétition. Un flou qui, selon l’ISNAR-IMG, permettrait de diminuer plus aisément, et surtout discrètement, la part de l’assurance maladie au profit des mutuelles. Les représentants des internes y voient là un danger de privatisation de la médecine et une remise en cause du principe de solidarité : « le risque est un contrôle par les assurances privées de notre système de santé par le non remboursement du patient ou du médecin en fonction de certains critères ou partenariat » précisent-ils dans un communiqué. L’ISNAR-IMG redoute donc que soit relancé à travers le TPG la menace des réseaux de soins, évoquant un nouveau pouvoir pour les mutuelles de désigner « les médecins que vous devrez consulter ». Des raisons qui ont poussé le 15 mars dernier les futurs généralistes à manifester aux côtés de leurs aînés, et qui les entraînent aujourd’hui à lancer cette pétition.
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