La douleur concerne près de 12 millions de personnes en France, et est source de handicap, d’inactivité, d’isolement social ainsi que de souffrances psychiques, physiques et sociales. Son impact socio-économique est massif, car il induit une forte consommation de soins et un absentéisme professionnel.
Dans le cadre de la crise sanitaire actuelle, les douleurs liées à l'infection SARS-CoV-2, la moindre performance des parcours de soins habituels hors Covid-19 et la multiplication attendue de cas de précarité sont venues aggraver une situation déjà préoccupante.
Une prise en charge insuffisante
La France a longtemps été pionnière dans la lutte contre la douleur, notamment par la mise en œuvre de trois plans d’action successifs. Ils ont abouti à des avancées concrètes. Mais, depuis 2012, et l’arrêt de l’application du 4e plan national, cette dynamique s’est significativement essoufflée.
Parmi les patients concernés par une douleur chronique, 70 % ne reçoivent pas un traitement approprié et seuls 3 % d’entre eux bénéficient d’une prise en charge dans l’une des 243 structures douleur chronique (SDC) spécialisées. La douleur est encore aujourd’hui trop souvent ignorée et sous-évaluée, engendrant des retards dans la prise en charge et des situations d’errance diagnostique. Il existe un véritable défaut d’informations pour les patients et les professionnels de santé sur les possibilités de prise en charge par les structures spécialisées.
Cinq grandes orientations
Pour répondre aux enjeux sanitaires, sociaux et d’enseignements, clairement identifiés, 13 organisations de sociétés savantes, de professions de santé et d’associations de patients demandent la mise en place dès 2021 d’un programme d’actions en 22 mesures orientées selon cinq axes prioritaires, qui sont :
- l’amélioration de la reconnaissance sociétale de la douleur;
- le renforcement de la formation des professionnels de santé et des patients, avec la mise en œuvre ou le soutien à la formation de « patients experts » en douleur chronique et la création d’un diplôme d’études spécialisées en médecine de la douleur;
- la pérennisation des SDC;
- l’optimisation du parcours de soins du patient douloureux (y compris la lutte contre les mésusages);
- et enfin l’amélioration de la prise en charge des patients vulnérables (handicap, gériatrie, pédiatrie, psychiatrie…).
Comme l’a souligné le Pr Frédéric Aubrun, président de la SFETD, « cette feuille de route doit servir de base à la mise en œuvre d’un programme d’action réaliste à l'échelon local et national, en lien avec les institutions, l’hôpital et la ville ».
D'après la conférence de presse de la SFETD
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