Le récent congrès de la Société européenne de cardiologie a été l’occasion de présenter les nouvelles recommandations sur la prise en charge de l’embolie pulmonaire.
L’une des grandes nouveautés par rapport à la version précédente, qui datait de 2008, est l’arrivée des anticoagulants oraux directs, sur la base des données colligées au cours des dernières années. Ils deviennent une alternative au traitement classique et pourraient favoriser la prise en charge de la thrombose veineuse profonde et de l’embolie pulmonaire dans ses formes peu sévères. Ils permettent en effet de s’affranchir de la gestion du relais héparine-AVK et d’envisager d’emblée, chez certains patients, de débuter le traitement aux urgences avant le retour à domicile, sans passer par la case hospitalisation.
Une autre évolution – ou plutôt clarification – concerne la stratification du risque, avec la reconnaissance d’un groupe de patients à risque évolutif péjoratif, qui doivent bénéficier d’une stratégie diagnostique et thérapeutique différente, dans l’optique d’un traitement d’emblée plus agressif. L’évaluation du risque repose désormais surtout sur des critères cliniques, hémodynamiques, et non plus sur des critères essentiellement anatomiques comme cela était le cas auparavant.
Un autre point sur lequel les experts ont insisté porte sur la pertinence des échelles, qui sont globalement plus performantes que le sens clinique. « L’un des principaux mérites des échelles comme celles de Wells ou de Genève est de rafraîchir la mémoire en temps réel sur les critères qui sont importants », estime le Pr Frédéric Lapostolle.
À noter également, les nouvelles modalités d’évaluation de l’insuffisance cardiaque, qui ne se fondent plus sur la seule échographie mais aussi sur la taille du ventricule droit au scanner et sur des paramètres biologiques comme la troponine ou le BNP.
D’après un entretien avec le Pr Frédéric Lapostolle, Samu 93, hôpital Avicenne, Bobigny
(1) Eur Heart J doi:10.1093/eurheartj/ehu283
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