Les maladies cardiovasculaires restent la première cause de décès en Europe, chez les hommes (42 %) comme chez les femmes (53 %). En France, les décès cardiovasculaires ont diminué de façon nette entre 1980 et 2004 ; ils se situent aujourd’hui derrière les décès par cancers.
L’entrée dans la maladie coronaire se fait par un infarctus ou un décès cardiovasculaire dans 62 % des cas chez les hommes et 45 % chez les femmes.
En France, l’incidence de l’infarctus du myocarde a diminué de 2,5 % par an depuis 2002, mais elle a augmenté chez les femmes de moins de 65 ans. Désormais, 20 à 30 % des patients présentant un infarctus sont des femmes, dont le profil est nettement différent de celui des hommes.
Elles sont en moyenne plus âgées, mais 25 % des femmes avec un infarctus avec élévation de ST (STEMI) ont moins de 60 ans. « La proportion de femmes hospitalisées pour SCA est stable, autour de 30 %, avec une tendance à la diminution de l’âge moyen et l’émergence d’une sous-population de femmes plus jeunes, fumeuses ou obèses », a indiqué le Dr Étienne Puymirat.
Les femmes font plus souvent que les hommes un syndrome coronaire aigu sans surélévation de ST (NSTEMI) et avec une présentation clinique volontiers atypique. En particulier, les douleurs thoraciques sont absentes dans 42 % des cas, versus 31 % chez les hommes. Les femmes sont le plus souvent hospitalisées par le biais d’un service d’accueil des urgences (SAU), ce qui est une perte de temps. Le délai de prise en charge des STEMI avant l’âge de 60 ans est ainsi de 115 minutes chez les femmes contre 105 chez les hommes.
Le registre FAST MI de 2010 a montré que les femmes font plus de choc cardiogénique et sont plus isolées, ce qui a un impact sur l’observance thérapeutique.
Une revascularisation thérapeutique est moins souvent réalisée : 30 % des femmes ne sont pas revascularisées, versus 17 % des hommes. L’accès radial, pour des raisons anatomiques notamment, est moins fréquent : 64 % versus 76 %, tout comme la pose d’un stent actif (24 %, versus 27 %) ou le recours aux anti-GPIIbIIIa (36 % versus 47 %) ou au prasugrel (18 % versus 39 %). En cas de revascularisation, les complications à type de saignement sont plus fréquentes, ce qui donne lieu à plus de transfusions. La mortalité intrahospitalière est plus importante, mais la survie à trois ans est identique chez les hommes et les femmes en cas de stratégie intensive.
Enfin, les femmes sont globalement moins bien traitées : moins de statines, moins de bêtabloquants et moins d’IEC ou d’ARA2.
Session société algérienne de cardiologie/SFC. D’après la communication du Dr Étienne Puymirat (Paris)
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