« Malgré l'évolution de la législation européenne (directive Reach de 2006), la prévalence de l'allergie au nickel ne diminue pas », a rapporté la Dr Évelyne Collet (Dijon). En cause, l'absence de restriction sur les objets autres que les bijoux, piercings et accessoires vestimentaires, et parfois le non-respect de la réglementation. Toutefois, les personnes de moins de 30 ans sont moins souvent sensibilisées au nickel, conséquence probable d'une moindre exposition à ce métal. En clinique, on assiste à un retour des pulpites, en lien avec la manipulation des pièces de monnaie. On observe également des eczémas d'une seule main, secondaires à l'usage de cigarettes électroniques, et des eczémas des paupières, suite à l'utilisation des courbeurs de cils qui ont regagné en popularité ces dernières années. Sans oublier les réactions aux électrodes ou aux bracelets d'identification des hôpitaux. Des cas d'allergie retardée au nickel, avec signes systémiques, ont été observés avec l'implant Essure, qui a été retiré du marché.
Mais des cas similaires sont relevés avec l'implant Amplatzer, utilisé en cardiologie pour les fermetures de foramen ovale et de communication interauriculaire. La mise en place de ces ombrelles en alliage nickel-titane est associée, chez certains patients, à la survenue de douleurs thoraciques permanentes, intenses mais non irradiantes et à d'autres symptômes tels qu'une asthénie, un eczéma des plis, des nausées, des arthralgies, une dysphagie, des acouphènes ou encore un prurit sine materia. Une étude multicentrique américaine portant sur près de 14000 implants a fait état de 38 retraits (0,28 %), dont 14 pour douleurs thoraciques (10 avec l'Amplatzer). Sur les 7 cas testés, tous étaient positifs au nickel et l'explantation du dispositif s'est accompagnée d'une disparition des douleurs thoraciques. « Une affaire à suivre donc, car le retrait n'est pas sans risque », a souligné la Dr Collet.
L'allergie au chrome reste elle aussi d'actualité, mais le ciment est moins souvent impliqué, depuis la limitation des quantités de chrome hexavalent – qui, inhalé, est reconnu comme cancérigène chez l'humain. Désormais, c'est le tannage des cuirs qui représente la principale source d'allergie au chrome. Certaines crèmes barrières piégeuses de métaux sont proposées sur le marché, mais leur efficacité est contestée.
Communication de la Dr Evelyne Collet, Dijon.
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