Quand l’axe hypothalamo-hypophysaire de l’adolescente est encore « vacillant », mieux vaut miser sur le préservatif assorti d’une explication sur son mode d’emploi et ses limites, vis-à-vis du papillomavirus notamment, ubiquitaire, sur l’épiderme aussi. La vaccination contre le HPV est à nouveau proposée.
Une fois que la jeune fille est réglée correctement, il s’agit de déterminer ce à quoi elle n’a pas droit, à partir de l’interrogatoire, la prise du poids et la mesure de la taille uniquement. Les jeunes ont en effet très peur de l’examen clinique, seins et vagin, et il n’est pas utile de les toucher (sauf en cas de symptôme signalé) : « Je n’ai pas besoin de vous examiner, on discute juste ! », les rassure le Dr Harvey. L’interrogatoire est ciblé sur les antécédents « thromboemboliques veineux » des femmes de la famille, après des éclaircissements sur ce que sont une phlébite et une embolie pulmonaire.
Du sur mesure
« À la question de savoir quelle contraception lui plairait, dans 99 % des cas, les jeunes filles indiquent la pilule d’une amie… et il n’y a aucune raison de ne pas accéder à son souhait en l’absence de contre-indication », observe le praticien. On choisit de préférence une pilule d’ex-2e génération, combinant la dose la plus basse possible d’éthinylestradiol (20 µg) et de lévonorgestrel (100 µg), les plaquettes pouvant être prises à la suite ponctuellement pour ne pas être gênée par des règles. En cas de saignements, une association plus dosée est indiquée, à 30/150. En fonction du profil hormonal (acné, syndrome prémenstruel, saignements en cours de cycle), la question de l’intérêt d’une pilule de 3e génération peut se poser, du sur-mesure, en prenant le temps de faire le distinguo entre jambes lourdes « rétentionnelles » et jambes lourdes « veineuses » par exemple…
Peut-être un anneau (équivalant à une pilule de 3e génération), pour 3 semaines, ou un patch (idem) sur une semaine lui conviendrait-il davantage ? Voire un implant (contenant de l’étonogestrel, un microprogestatif), pour 3 ou 2 ans selon l’IMC (au-delà de 30). Si la jeune fille est oublieuse - ce qui a pu conduire à une première interruption volontaire de grossesse (IVG) - un dispositif intra-utérin est envisageable, y compris pour une nulligeste, cuivre ou hormonal.
En cas de contre-indication vasculaire (et donc à l’éthinylestradiol), surpoids, tabagisme, diabète, etc., une pilule progestative générique au désogestrel (Optimizette) est maintenant remboursée. Sa période de « tolérance » à l’oubli est de 12 heures. Comme pour toute ordonnance de pilule, elle doit être accompagnée de la prescription d’une contraception d’urgence. Enfin, pour les mineures qui ne tiennent pas à informer leurs parents de leur désir d’une contraception, le Planning familial* peut la leur procurer gratuitement et anonymement.
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