D’APRÈS LES nombreuses études sur le sujet, les effets bénéfiques de l’activité physique régulière sur l’équilibre glycémique des diabétiques de type 2 sont indéniables : une activité physique supervisée de 150 min/sem fait abaisser l’HbA1c de 0,89 % (et de 0,36 % en deçà). Or une baisse de 1 % de l’HbA1c entraîne une chute de 12 à 21 % des événements cardio-vasculaires majeurs et de 37 % du risque des complications microvasculaires. Plusieurs études ont démontré qu’une activité physique couplée à des conseils de diététiques entraîne également une perte de poids et un abaissement de la pression artérielle. La capacité maximale d’exercice est un facteur pronostic de mortalité.
En pratique, on privilégiera les activités physiques ou sportives structurées, comme l’endurance modérée (cinq fois 30 minutes par semaines) ou de plus forte intensité (trois fois 20 minutes par semaine), qui ont prouvé leurs bénéfices. Le renforcement musculaire (au moins deux fois par semaine) est également conseillé. Il faut par ailleurs lutter contre la sédentarité (se lever au moins une minute toutes les heures de son canapé est déjà bénéfique et améliore le statut cardiovasculaire des patients diabétiques de type 2).
Mais pour cela, il est indispensable que le patient adhère et comprenne le rôle bénéfique de l’activité physique, même faible. Le rôle du médecin est primordial. Il informe sur les bénéfices d’une activité physique, il motive son patient diabétique tout en faisant un diagnostic éducatif, tenant compte des fausses croyances du patient, de ses peurs des hypoglycémies. Pour instaurer un programme d’activités physiques, il importe de mesurer lieu l’activité physique habituelle, au travail, à la maison, dans les transports, les loisirs… L’activité physique c’est d’abord rompre le cercle vicieux de la sédentarité : l’essoufflement, la fatigue, conduisent les patients à redouter l’exercice et à devenir sédentaire.
Quant aux activités physiques proposées, elles doivent correspondre au mode de vie du patient, à son âge et aux possibilités géographiques (ex. piscine à proximité, parc…). Certaines complications du diabète de type 2 ne sont pas incompatibles avec une pratique d’une activité physique régulière. Ainsi, la présence de complications dégénératives n’est pas une contre indication. L’activité physique abaisse le risque de rétinopathie et n’aggrave pas les rétinopathies traitées et stables. Elle retarde la progression de la néphropathie. À l’inverse, le mal perforant plantaire est une contre-indication absolue à l’activité physique (décharge obligatoire).
Néanmoins, pour le démarrage d’une activité physique ou sportive chez le patient diabétique à risque, une supervision par un professionnel de l’activité physique adaptée aux diabétiques de type 2 est impérative. Ensuite ces activités peuvent être relayées dans des clubs, des fédérations, des associations, compétents pour les activités de ces patients (ex : Association Française des diabétiques, Union Sports et Diabète…)
D’après un symposium Novartis avec la communication du Pr Martine Duclos, Service de médecine du sport, CHU Montpied (Clermont-Ferrand).
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