Tolérance zéro pour les patients en retard, aucun télé-conseil médical par téléphone, délivrance des certificats réduite à sa plus simple expression, pas de prise de rendez-vous auprès des spécialistes… Ce sont quelques unes des consignes affichées par le Dr C. dans son petit cabinet d’une grande ville de province.
Depuis trois mois, la généraliste va un cran plus loin : elle remet en main propre cette charte à chacun de ses patients lors de leur première consultation, en l’accompagnant d’un avertissement sur les conséquences liées à la généralisation du tiers payant. Installée depuis près de 15 ans, elle a pris cette disposition en avril dernier, après l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi de santé.
« Cela m’a catastrophée, explique au "Quotidien" le médecin, très émue et au bord du découragement. La charge administrative est déjà tellement importante, et là on va nous en rajouter. Je fais déjà la secrétaire, la femme de ménage et puis la police dans ma salle d’attente pour rappeler qu’il ne faut pas fumer, ne pas manger… C’est l’enfer ! »
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En fixant des règles très strictes à ses patients, au risque de paraître un peu raide, la généraliste espère préserver la médecine qu’elle souhaite pratiquer, « prendre du temps pour interroger, examiner, discuter de ce que l’on va prescrire », et ne pas devenir, selon ses termes, « une machine à délivrer des ordonnances »…
Les patients apprécient diversement son initiative. « Au moins, ils savent à quoi s’attendre et il sont libres de s’adresser à un confrère », répond le Dr C., qui ajoute qu'elle fait preuve de plus de souplesse selon les profils de malades.
Les réactions sont parfois rudes : « Les gens nous voient comme des nantis. Comme si on ne méritait pas de récolter le fruit de notre travail. Avec certains, pas tous bien sûr, j’ai l’impression d’être une esclave moderne. On me paye au lance-pierre, je suis à leur botte, pas le droit de manger, de dormir, il faut sans cesse être à leur service. »
Le médecin a le sentiment d’être sans cesse dépréciée. Et ce ne sont pas les employés de la Sécu qui la rassurent : « Vous voyez bien dans leur façon de nous parler qu’on n’est rien, ils ne tiennent pas compte du fait que ça nous épuise de passer un temps fou pour récupérer l’argent des consultations », déplore-t-elle. La déperdition d’énergie est « incroyable et au détriment des soins ».
Le médecin doit en plus faire face à la nouvelle réglementation sur l’accessibilité des cabinets. Elle a déjà pris des dispositions pour mettre en conformité les locaux dont elle est propriétaire. « Encore une prise de tête » en perspective, encore du temps en moins pour les soins, regrette la praticienne.
Depuis trois mois, la généraliste va un cran plus loin : elle remet en main propre cette charte à chacun de ses patients lors de leur première consultation, en l’accompagnant d’un avertissement sur les conséquences liées à la généralisation du tiers payant. Installée depuis près de 15 ans, elle a pris cette disposition en avril dernier, après l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi de santé.
« Cela m’a catastrophée, explique au "Quotidien" le médecin, très émue et au bord du découragement. La charge administrative est déjà tellement importante, et là on va nous en rajouter. Je fais déjà la secrétaire, la femme de ménage et puis la police dans ma salle d’attente pour rappeler qu’il ne faut pas fumer, ne pas manger… C’est l’enfer ! »
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En fixant des règles très strictes à ses patients, au risque de paraître un peu raide, la généraliste espère préserver la médecine qu’elle souhaite pratiquer, « prendre du temps pour interroger, examiner, discuter de ce que l’on va prescrire », et ne pas devenir, selon ses termes, « une machine à délivrer des ordonnances »…
« Les gens nous voient comme des nantis »
Les patients apprécient diversement son initiative. « Au moins, ils savent à quoi s’attendre et il sont libres de s’adresser à un confrère », répond le Dr C., qui ajoute qu'elle fait preuve de plus de souplesse selon les profils de malades.
Les réactions sont parfois rudes : « Les gens nous voient comme des nantis. Comme si on ne méritait pas de récolter le fruit de notre travail. Avec certains, pas tous bien sûr, j’ai l’impression d’être une esclave moderne. On me paye au lance-pierre, je suis à leur botte, pas le droit de manger, de dormir, il faut sans cesse être à leur service. »
Le médecin a le sentiment d’être sans cesse dépréciée. Et ce ne sont pas les employés de la Sécu qui la rassurent : « Vous voyez bien dans leur façon de nous parler qu’on n’est rien, ils ne tiennent pas compte du fait que ça nous épuise de passer un temps fou pour récupérer l’argent des consultations », déplore-t-elle. La déperdition d’énergie est « incroyable et au détriment des soins ».
Le médecin doit en plus faire face à la nouvelle réglementation sur l’accessibilité des cabinets. Elle a déjà pris des dispositions pour mettre en conformité les locaux dont elle est propriétaire. « Encore une prise de tête » en perspective, encore du temps en moins pour les soins, regrette la praticienne.
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