Un IGAS pour déminer le dossier du tiers payant généralisé

Publié le 12/02/2014
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Crédit photo : S. TOUBON

Marisol Touraine a nommé Hubert Garrigue-Guyonnaud directeur de projet pour la généralisation du tiers payant d’ici à 2017.

Cet inspecteur général des affaires sociales (IGAS), âgé de 62 ans, qui a dirigé le CHU de Tours, aura la lourde tâche de mettre en place la dispense totale d’avance de frais des patients lors des consultations médicales, qui divise la profession et pose de sérieuses difficultés pratiques.

La généralisation du tiers payant figure parmi les principales mesures de la stratégie nationale de santé (SNS) de Marisol Touraine, qui fera l’objet d’une loi avant la fin du premier semestre.

« Les travaux pilotés par Hubert Garrigue-Guyonnaud, en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés, devront faire émerger dans les mois qui viennent les options stratégiques et techniques qui permettront de mettre en place un système simple et sécurisé, tant pour les médecins que pour les patients », assure le ministère de la Santé.

Plus de 2 médecins sur 3 s’y opposent

La mission s’annonce ardue. Dans nos colonnes, Marisol Touraine avait reconnu « l’ampleur du travail technique » : « Il existe un grand nombre d’organismes complémentaires (près de 400, ndlr), et se pose aussi le problème de la récupération des franchises », soulignait la ministre de la Santé.

Hubert Garrigue-Guyonnaud devra également convaincre les médecins libéraux, qui sont majoritairement hostiles à la généralisation obligatoire du tiers payant. Ils étaient 69 % à estimer qu’il s’agissait « plutôt d’une mauvaise chose », selon un sondage IFOP réalisé en janvier pour « le Quotidien ».

La ministre de la Santé a promis des concertations avec l’assurance-maladie, les complémentaires et les patients.

Le directeur de projet devra agir vite puisqu’une première étape doit être franchie avant la fin de 2014. La généralisation du tiers payant doit être mise en place pour les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS) – 4,7 millions de personnes y sont potentiellement éligibles. « 16 % de Français renoncent chaque année aux soins pour des raisons financières », rappelle le ministère.

Christophe Gattuso

Source : lequotidiendumedecin.fr
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