• LE PYODERMA GANGRENOSUM est une dermatose neutrophilique qui peut s’ulcérer. Il s’associe le plus souvent à une maladie générale (rectocolite hémorragique dans 20 % des cas, maladie de Crohn dans 3 à 12 % des cas, mais aussi polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, leucémie…). La lésion, qui peut siéger sur les membres inférieurs mais aussi au niveau abdominal ou sur une muqueuse, débute par une pustule, avec un aspect caractéristique de clapiers purulents. La biopsie peut aggraver la lésion, qui ne doit pas être détergée.
• La pathomimie est un autre piège classique. Il s’agit majoritairement de femmes, (90 %) âgées de 15 à 25 ans, exerçant volontiers une profession paramédicale. « Les lésions créées par la patiente à l’aide de moyens très divers (caustiques, brûlures, lacération…), ne ressemblent à rien de connu, sont d’âges différents et présentent des angles aigus pas du tout physiologiques », a noté le Dr Sylvie Meaume, avant de préciser que ces patientes ne retirent de leurs actes aucun avantage direct (ce qui les différencie de la simulation).
•La pustulose érosive, qui se traduit par des plaques symétriques érosives sur la face antérieure des jambes couvertes et bordées de pustules, est associée à l’insuffisance veineuse et parfois à la compression. Volontiers récidivante, elle cède avec des corticoïdes locaux.
• Les ulcères à l’Hydrea (hydroxycarbamide, BMS), doivent être reconnus par l’anamnèse : multiples au niveau des malléoles, des pieds et des mollets, ils surviennent de 6 à 8 mois après le début du traitement. La guérison est obtenue environ trois mois après son arrêt.
•Il est bien sûr essentiel de ne pas méconnaître un mélanome face à une tumeur ulcérée ; la présence de taches brunes est un signe d’alerte.
•Enfin, l’angiodermite nécrotique est une pathologie qui connaît un regain d’intérêt. Elle représente de 10 à 15 % des ulcères hospitalisés ; il s’agit le plus souvent de femmes de plus de 60 ans, hypertendues (même équilibrées) et diabétiques dans un tiers des cas. Cliniquement, elle se caractérise par une ulcération à début brutal qui reste superficielle et une douleur intense, avec une extension par nécrose de proche en proche. « Elle évolue par poussées successives, avec des récidives dans 60 à 60 % des cas. Le pronostic est bon, avec moins de 5 % d’amputation », a précisé le Dr Patricia Senet.
D’après la session « Plaies complexes de la jambe et du pied », modérée par les Drs Isabelle Lazareth (Paris) et Jean-Pierre Becquemin (Créteil), avec les communications des Drs Sylvie Meaume (Paris) et Patricia Senet (Paris).
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