Un excès de mortalité chez les patients atteints de spondylarthrite ankylosante (SA) en partie lié à la présence de manifestations extra-articulaires est rapporté dans la littérature. Le but d’une nouvelle étude réalisée par une équipe de Besançon (1) était de décrire les caractéristiques des décès pour lesquels la SA est mentionnée sur le certificat de décès et d’analyser l’évolution des causes de mortalité de 1969 à 2009 en France à partir des données du Centre épidémiologique sur les causes médicales de décès (CépiDc) pour les individus âgés de plus de 18 ans et décédés en France. Trois phases ont été analysées et correspondent aux différentes mises à jour de la classification internationale des maladies (ICD) : 1969-1978, 1979-1999 et 2000-2009. Les façons de noter les causes (initiale, terminale ou associée) du décès étaient en effet différentes selon ces trois périodes. Ainsi, par exemple, à partir de 2000, le médecin peut noter autant de causes associées au décès qu’il le souhaite.
Dans la période globale (1969-2009), la SA apparaît dans 2 942 certificats de décès (2 292 hommes et 650 femmes). Il existe, le fait était déjà connu, une tendance à la diminution de l’espérance de vie des hommes avec SA par rapport aux hommes de la population générale. En dehors de la SA, les causes initiales de décès sont les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires et les causes traumatiques. « La mortalité cardiovasculaire est presque identique en cas de SA que dans la population générale. On n’en explique pas précisément les raisons, souligne le Dr Clément Prati. Peut-être est-ce parce que l’inflammation systémique n’est pas aussi importante que dans certaines pathologies comme par exemple, la polyarthrite rhumatoïde. Par contre, les maladies cardiovasculaires représentent les causes associées les plus fréquentes ». Comparée à la population générale, la proportion de décès par néoplasie est plus faible, (l’analyse des différents cancers en cause ne sera sans doute pas interprétable en raison du faible nombre d’événements) contrairement aux causes infectieuses, génito-urinaires et externes (essentiellement traumatiques) qui sont plus fréquemment inscrites en causes initiales des patients SA.
Cette étude est la première qui établit une cartographie des patients atteints de SA en fonction des causes de leur décès. « Il serait intéressant, conclut C. Prati, de lancer une nouvelle étude dans quelques années afin d’évaluer un éventuel effet des biothérapies sur les taux et les causes de mortalité ».
D’après un entretien avec le Dr Clément Prati, CHU Jean Minjoz, Besançon
(1) Prati C et al. Analyse des décès associés à la spondylarthrite ankylosante en France entre 1969 et 2009.
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